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De Rugy, quel bilan à l’Écologie ?

Arrivé en septembre pour succéder en urgence à Nicolas Hulot, François de Rugy a imposé à l'Ecologie son style plus politique, pragmatique et policé, paraissant même effacé.

Le début d'été brûlant vécu par le ministre, jusqu’à sa démission ce mardi, a tranché avec ses dix mois plutôt discrets à la tête du ministère. Les ONG environnementales n’avaient d’ailleurs pas hésité, depuis sa prise de poste, à le décrire comme manquant de réelle vision écologique, mais paradoxalement plus facile d'accès que son prédécesseur, pourtant issu du monde militant. 

Concernant ses dossiers, il a souvent dû se résoudre à les voir être tranchés en haut lieu, dans le contexte sensible des gilets jaunes. Il a ainsi laissé, en décembre 2018, Edouard Philippe annoncer la suspension de la taxe carbone sur les carburants, ainsi que la mise entre parenthèse de la convergence de la fiscalité du diesel vers l’essence.

La très large majorité des dossiers, comme la feuille de route énergétique du pays, l'économie circulaire, la chasse, la réintroduction d'ours ou la gestion des loups, a été héritée du début de quinquennat Macron. De quoi subir une présence médiatique très discrète face à d’autres personnalités du gouvernement (Castaner, Schiappa, Buzyn…), alors que son poste de ministre de la Transition écologique en faisait pourtant le numéro 2 de l’équipe au pouvoir.

Il ne verra pas sa «convention citoyenne» pour la transition écologique

Sur le sujet du changement climatique, présent en force depuis le début de l’année, à la faveur des manifestations successives de citoyens, lycéens ou de militants comme ceux d'Extinction Rebellion, mais aussi de la pétition record de «l'Affaire du siècle» et des européennes, il a semblé davantage subir le mouvement que l'accompagner.

Il a d’ailleurs dû faire face au premier rapport du Haut Conseil pour le climat, qui a épinglé la France pour ses «actions insuffisantes» face au réchauffement du mercure sur la planète. En réaction, le ministre a défendu projet de loi déclarant «l’urgence écologique et climatique», devant permettre d’atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050 (en diminuant les émissions de gaz à effet de serre par six d’ici-là). Une ambition qui entrainerait cependant de décaler de 2025 à 2035 la réduction à 50% de la part du nucléaire dans la production électrique.

Avant sa sortie, François de Rugy défendait ardemment la création d'une «convention citoyenne», composée de 150 personnes tirées au sort, qui devra faire des propositions sur la transition écologique. Celle-ci devrait être opérationnelle à la rentrée. Sans lui, donc.

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