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Dîners fastueux : François de Rugy dédouané par l'enquête de l'Assemblée nationale

L'enquête de l'Assemblée nationale dédouane François de Rugy de l'accusation d'avoir organisé des dîners privés fastueux quand il présidait l'institution, fragilisant la première révélation qui a abouti à la démission du ministre de la Transition écologique.

Les dîners au homard et aux grands crus, dévoilés photos à l'appui par Mediapart, étaient tous d'ordre «professionnel», a indiqué vendredi à l'AFP une source proche de l'enquête en cours, confirmant une information de France Info.

«Que des dîners professionnels, c'est ça la tournure, c'est avéré», a confié cette source, alors que le rapport, «en cours d'écriture», doit être rendu public mardi 23 juillet.

Alors président de l'Assemblée nationale, M. de Rugy et son épouse ont organisé une dizaine de dîners privés fastueux à l'Hôtel de Lassay entre 2017 et 2018, avait affirmé le 10 juillet Mediapart, dans le premier d'une série d'articles consacrés au ministre de la Transition écologique.

Images et témoignages à l'appui, le journal en ligne recensait une dizaine de ces dîners qui rassemblaient des invités appartenant, apparemment, au cercle relationnel et amical de son épouse Séverine de Rugy.

François de Rugy avait farouchement nié avoir commis une faute, mettant en avant «un travail de représentation» requis par ses fonctions. Il s'était aussi engagé, le cas échéant, à «rembourser chaque euro contesté».

«Pour moi, ce n’est pas privé parce qu’en fait, c’est du relationnel», avait pour sa part déclaré au média en ligne Mme de Rugy : «Certes, ça appartient à un cercle amical mais on n’est pas là pour se taper la cloche».

«Sèche-cheveux pas plaqué or»

Le journaliste d'investigation de Mediapart Fabrice Arfi a réagi sur Twitter à l'information de vendredi soir : «Des dîners 'professionnels' dont Mme Rugy a confirmé dans un entretien enregistré le caractère 'amical' des invités, que François de Rugy qualifie d’'informels' et dont plusieurs convives (ex : Aphatie) ont réfuté l’aspect professionnel... La blague».

Le ministre avait ensuite qualifié de «mensonge» une information, parue le 12 juillet dans le Parisien, selon laquelle son épouse avait acheté avec l'argent de l'Assemblée un sèche-cheveux doré à la feuille d'or, pour 499 euros.

«Le sèche-cheveux n'est pas plaqué or. Il a été laissé à Lassay», a indiqué vendredi soir la source interrogée par l'AFP, concluant : «Le rapport est en cours d'écriture. La confirmation est en cours».

L'une des principales autres révélations de Mediapart concernait un logement HLM à Paris occupé depuis 2001 par la directrice de cabinet de M. de Rugy, la préfète Nicole Klein, et conservé de 2006 à 2018 alors qu'elle n'habitait plus la capitale. Le ministre avait mis fin le lendemain aux fonctions de Mme Klein, qui lui avait vertement répliqué dans Ouest-France : «Il a voulu sauver sa tête en offrant la mienne».

Mediapart avait encore évoqué un appartement loué par le ministre près de Nantes, «à loyer social préférentiel». François de Rugy avait répondu au média en fournissant de nombreux documents visant à prouver sa bonne foi.

Après une semaine de révélations, le n°2 du gouvernement a jeté l'éponge mardi, dénonçant au moment de démissionner un «lynchage médiatique», et continuant de protester de son innocence.

Le résultat du contrôle ordonné par le président de l'Assemblée nationale doit être rendu public mardi prochain 23 juillet, a-t-on appris vendredi de sources concordantes.

Une autre enquête, lancée par Matignon concernant des travaux dans le logement de fonction du ministre, doit également rendre ses conclusions mardi.

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