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Crise des urgences : Agnès Buzyn promet 750 millions d'euros entre 2019 et 2022

Pour répondre à la grève qui touche les services d'urgence des hôpitaux depuis près de six mois, la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, a annoncé, lundi 9 septembre, une série de 12 nouvelles mesures destinées à soulager des soignants au bord du burn out.

Au total, le plan de refondation des urgences promis par la ministre se monte à 750 millions d'euros, répartis entre 2019 et 2022.

Un service unique d'accès aux urgences

Parmi les mesures notables, le gouvernement prévoit de mettre sur pied une nouvelle plate-forme de mise en relation entre médecins et patients.

Un dispositif appelé SAS - pour «Service d'Accès aux Soins» - disponible d'ici à un an.

Téléphonique et numérique, cette plate-forme devrait notamment permettre de prendre conseil auprès d'un médecin, d'obtenir un rendez-vous auprès d'un généraliste, ou encore de programmer un passage aux urgences, le tout avec une carte pour situer les structures proche de chez soi et une évaluation du temps d'attente. Son coût est évalué à 340 millions d'euros.

Pilotée à la fois par les Samu hospitaliers et par les libéraux fédérés au sein de Communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS), ces services d'accès aux soins, ouvert 24 heures sur 24 et déployés sur chaque territoire «centraliseront la réponse à donner à l'ensemble des besoins de soins», explique le ministère. 

Comme l'avait annoncé Agnès Buzyn la semaine dernière, les personnes âgées - résidant ou non en Ehpad - seront adressées directement au service compétent pour les prendre en charge, sans passer par un SAS ou les urgences de l'hôpital.

On ne sait pas encore, en revanche, à ce stade, sous quel numéro de téléphone d'urgence, cette nouvelle plate-forme fonctionnera.

Le tiers payant systématisé pour les urgences libérales

Autre mesure-phare du projet, le tiers payant devrait être systématiquement mis en place dans le cadre de la garde des médecins libéraux, et cela dès la fin de cette année. En ce sens, les patients n’auront donc ici rien à débourser.

La pratique d’examens biologiques simples sera aussi possible dans les cabinets libéraux, avec une aide au financement des équipements à compter de 2020.

Enfin, alors que les patients ne peuvent pas toujours se déplacer chez le médecin, le Samu pourra désormais mettre en place une ambulance ou un taxi pour conduire un patient à un rendez-vous chez un médecin de ville.

Des médecins de garde près des urgences

Dans le même temps, chaque service d'urgence accueillant plus de 50.000 patients par an devra être complété par une Maison médicale de garde (MMG) située à proximité.

Dans ces structures, les médecins libéraux assureront une permanence de soins aux heures de fermeture des cabinets.

Le gouvernement prévoit de créer une cinquantaine de MMG supplémentaires.

La télémédecine dans tous les Samu

Des urgentistes sur écran. C'est ce que promet le gouvernement avec la mise en place progressive de la télémédecine dans tous les Samu.

Dans les faits, les médecins du Samu devraient pouvoir accès à un portail Web sur lequel ils pourront déclencher à distance la caméra du smartphone du patient.

Un recours aux médecins intérimaires revu et corrigé

A compter de l'automne prochain, un urgentiste intérimaire - payé environ 1.000 euros la nuit, lorsqu'une infirmière gagne environ 1.500 euros par mois - ne pourra plus cumuler une activité à l'hôpital et autre activité rémunérée en parallèle.

Dans le même temps, les hôpitaux seront incités à mettre en place des dispositifs de mutualisation des moyens humains et un «forfait de réorientation» des patients vers d'autres structures que les urgences hospitalières sera expérimenté dans une vingtaine d'hôpitaux, cela toujours à compter de l'an prochain.

Les patients violents dans le viseur

Motif majeur de contestation de la part des soignants, les incivilités et, surtout, l'agressivité et la violence de certains patients devraient être mieux encadrées. 

Pour assurer la sécurité des personnels, ces patients pourront notamment être mis à l'écart et le chef de service autorisé à porter plainte et à se constituer partie civile.

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