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Pour sa rentrée, Marine Le Pen pense déjà à la présidentielle et attaque Macron

La dirigeante du Rassemblement nationale s’est exprimée devant près de 1 200 personnes, ce dimanche à Fréjus.[CLEMENT MAHOUDEAU / AFP]

Marine Le Pen a souhaité dimanche, lors de son discours de rentrée à Fréjus (Var), «réparer la fracture territoriale» qui sera, d'après elle, «la grande affaire de la présidentielle». Un objectif qui pourra déjà se décliner au niveau municipal, en vue des élections de mars 2020.

«Réparer la fracture territoriale, c'est remettre en œuvre une grande politique d'aménagement des territoires pour aller vers un rééquilibrage des territoires», a-t-elle déclaré devant quelque 1 200 militants. A l’inverse de l’année dernière, la présidente du Rassemblement national n’a cette fois pas insisté sur les questions de sécurité et d'immigration, préférant le thème des inégalités géographiques françaises.

«On ne peut plus continuer à regrouper les activités sur les mêmes territoires en laissant les autres se désertifier», a-t-elle affirmé. Il faut selon elle «une politique de relocalisation d'activités», qu'elle appelle une «démétropolisation» en défendant le «localisme». «La démétropolisation, nous la mettrons en œuvre par des incitations fiscales importantes, en faisant des zones rurales désertées des zones franches, j'ai envie de dire même des zones France», a-t-elle ajouté. 

Marine Le Pen a ainsi suggéré que les employés puissent travailler «dans la verdure» ; et que l'entreprise puisse profiter «d'un immobilier à meilleur prix et de salariés plus sereins». Ce réaménagement du territoire devra s'accompagner d'une «grande politique en faveur des infrastructures» en matière de transport, de couverture numérique ou de facilités d'accueil des entreprises, a-t-elle suggéré. «Cette révolution de la proximité, qui est la pierre angulaire de notre projet, nous conduit à (...) la civilisation écologique», a plaidé la dirigeante d'extrême droite.

Une union avec des candidats de droite et de gauche pour les municipales

A l'échelon municipal, elle suggère de «descendre le pouvoir vers les citoyens» et de «retrouver, dans les villes aussi, un esprit village», en proposant des «fédérations de quartier, avec des élus délégués à chaque quartier» au lieu des pouvoirs éloignés des communautés d'agglomération.

Vantant le bilan de la dizaine de mairies gagnées en 2014, Marine Le Pen a rappelé ses priorités à intégrer à ces projets municipaux : «la sécurité, dont la dégradation s'accélère et se généralise, le refus de toute immigration supplémentaire, le localisme et l'écologie, une gestion rigoureuse et la baisse réelle des impôts». Elle a défendu l'idée d'une «union nationale», en accueillant sur les listes des candidats issus de la droite comme de la gauche, plutôt qu'une «union des droites», que préfère sa nièce Marion Maréchal. Enfin, elle n'a pas exclu «des fusions de listes» au second tour de ce scrutin.

Macron et sa société «liquide»

La présidente du RN a également profité de son discours pour attaquer Emmanuel Macron, qui «fait sauter tous les repères et, ce faisant, nous fait entrer dans une société que je qualifierai de liquide, une société où plus rien n'est sûr. Pas sûr de garder son travail, pas sûr de ne pas être muté de manière autoritaire, pas sûr de son âge de départ à la retraite, ni même du montant de sa pension, pas sûr que ses enfants reviendront sains et saufs d'une sortie entre amis».

«Ce qui nous est proposé, c'est une société de l'insécurité généralisée, une société où tout est précaire, éphémère, incertain», a-t-elle terminé, en expliquant que les élections municipales de mars prochain seront une première marche vers la présidentielle de 2022.

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