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Paris : la future campagne d'Anne Hidalgo se veut «écolo»

La municipalité parisienne envisage de créer plusieurs forêts urbaines dans Paris, dont l'une devant l'Hôtel de Ville. La municipalité parisienne envisage de créer plusieurs forêts urbaines dans Paris, dont l'une devant l'Hôtel de Ville. [© Ville de Paris/ Apur/ Céline Orsingher]

Dans une note publiée le mercredi 18 septembre 2019 sur le site du think tank progressiste Terra Nova, Jean-Louis Missika, l'adjoint à la mairie de Paris chargé de l'urbanisme, esquisse «des perspectives pour le futur» et dévoile en filigrane le programme de campagne d'Anne Hidalgo.

«La ville va devoir faire face à des événements extrêmes auxquels elle n'est pas préparée», explique-t-il en préambule de cette note de 70 pages, assurant que tous «commencent à prendre conscience que le dérèglement du climat est une réalité durable».

Et c'est justement afin de faire face aux enjeux climatiques (canicules, vagues de froid, crues...) qui menacent Paris que l'élu préconise de «sortir [...] de la ville comme d'habitude», de «choisir des stratégies de transformation» et de «prendre des risques».

Au programme donc : la transformation du périphérique en boulevard urbain ouvert aux circulations douces, l'équilibrage des densités de population entre centre et périphéries ou encore le rééquilibrage des emplois et des logements entre l'ouest et l'est.

Un impératif de végétalisation

Parmi les grands objectifs à tenir selon Jean-Louis Missika, il y a celui du «cap de la transition énergétique», avec une ville entièrement décarbonée à l'horizon 2050 et une sortie du diesel en 2024, mais surtout un impératif de végétalisation, «quels que soient les contextes et les situations».

Pour l'atteindre, l'adjoint défend son projet de «forêt urbaine», pourtant décrié par les écologistes eux-mêmes, et qu'il définit en citant Wikipédia comme «un boisement poussant en ville».

Au total, six sites parisiens seraient concernés : le parvis de l'Hôtel de Ville (4e), la place derrière l'Opéra Garnier (9e), Gare de Lyon (12e) et sur les berges piétonnisées, mais également en lieu et place de l'actuel centre commercial –  voué à disparaître – de Montparnasse (15e), ainsi qu'à proximité de la pelouse de Reuilly (12e), au bois de Vincennes.

Les emprises ferroviaires réaménagées

A ce sujet, quatre grands projets sont déjà en cours de réalisation, qui permettront de construire un peu moins de 6.000 logements, à la place de grands espaces ferroviaires aujourd'hui inhabités. Mais face aux critiques, qui regrettent que la municipalité préfère bitumer au détriment de la nature, Jean-Louis Missika défend «une place importante laissée au vide et aux espaces verts», et ce, en respectant une «densité raisonnée».

Dans le détail, 600 logements doivent être construits sur un site de 6 hectares à Gare de Lyon-Daumesnil (12e), 800 logements sur le site Hébert (18e), un ancien espace de fret de la SNCF sur plus de 5 hectares, 4.000 logements sur 80 hectares à la Zac de Bercy-Charenton (12e) et enfin 450 logements sur un espace de plus de 7 hectares à la Chapelle-Charbon (18e).

Soit une augmentation de 0,4 % du parc de logements de Paris, se félicite Jean-Louis Missika, qui assure que «chacune de ces opérations urbaines intègre l'urgence climatique et les grands principes de la restauration écologique». La végétalisation en pleine terre, sur la façade ou sur les toits «fait désormais partie de la définition même des projets d'aménagement» selon l'élu.

Une vision à l'échelle du grand paris

Celui qui est également l'adjoint chargé des projets du Grand Paris veut faire de cette récente entité «une vraie ville». «Il faut construire tous les ponts, toutes les passerelles qui permettront d'en finir avec les ghettos, avec l'enclavement, la relégation, les inégalités et toutes les violences qu'elles engendrent», a-t-il écrit dans la note.

Pour Jean-Louis Missika, il faut donc «transformer les portes de Paris en places du Grand Paris». «Défigurées» selon lui par la construction du périphérique, ces portes sont devenues des «échangeurs autoroutiers», «occupées par les sans-abri» ou «transformées en décharge sauvage». Pour cela, «le no man's land créé par l'autoroute urbaine doit être combattu parce qu'il est impossible autrement [...] de renforcer les liens avec les communes voisines».

Mais surtout, il entend réaménager les espaces publics pour désenclaver ces quartiers et les intégrer à la dynamique urbaine. Et pour y arriver, l'adjoint appelle à créer «une véritable gouvernance partagée entre tous les territoires et avec tous les citoyens» et à instaurer un dialogue collectif entre les acteurs publics sur des projets communs, comme «manière simple et afficace de construire le Grand Paris».

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