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Après l'attaque à la préfecture de police de Paris : le choc et les questions

Un scénario aussi improbable que terrifiant. L’incompréhension était totale, ce jeudi, après l’attaque qui a fait cinq morts, dont l’agresseur (et un blessé) au sein même de la préfecture de police de Paris.

L’agression à l’arme blanche, qui a transformé en quelques minutes une journée banale en cauchemar, a d’autant plus surpris que l’homme travaillait lui-même dans les lieux, depuis 2003, en tant que fonctionnaire administratif à la direction des renseignements. 

Selon les enquêteurs, le drame s’est déroulé entre 12h30 et 13h. L’assaillant, armé d’un couteau de boucher, aurait commencé par tuer trois hommes, policiers, dans deux bureaux de son service, avant de s’en prendre à deux autres femmes, agents administratifs, dans un escalier, tuant l’une et blessant l’autre. Arrivé dans la cour du bâtiment, il a refusé de lâcher son arme et a été abattu par un agent. Agé de 45 ans, et souffrant de surdité, l’agresseur n’avait «jamais présenté de difficultés», a assuré Christophe Castaner, venu sur place avec Emmanuel Macron, Edouard Philippe et Laurent Nunez. 

Les victimes étaient-elles choisies ou sont-elles mortes au hasard de sa folie meurtrière ? Jeudi soir encore, beaucoup de questions restaient en suspens. Le nom du tueur n’avait pas encore filtré, mais une perquisition à son domicile a eu lieu dans l’après-midi et sa femme a été placée en garde à vue.

Selon plusieurs sources concordantes, la thèse principale serait celle d’un conflit personnel avec un ou plusieurs collègues. Mais la piste terroriste n’était pas définitivement écartée. Une source a par ailleurs indiqué qu’il s’était converti à l’islam il y a dix-huit mois. Peu après les faits, le syndicat policier Alliance a annoncé la mise en place d’une cellule psychologique pour le personnel, extrêmement choqué, qui travaille sur place.

Un contexte déjà difficile

L’attaque s’est en outre produite dans un contexte particulier pour les forces de l’ordre. Avant-hier, plus de 20.000 policiers ont traversé Paris pour manifester contre leurs conditions de travail dans une grande «marche de la colère». Depuis quelques mois, une vague de suicides frappe d’ailleurs la profession, causant plusieurs dizaines de morts. Ainsi, une grande partie des locaux sont vétustes et les retards de salaires s’accumulent depuis de nombreux mois.

Cependant, rien ne permet encore d’affirmer que la tuerie et le malaise de l’institution soient liés, d’autant que les policiers critiquent avant tout la situation sur le terrain quand l’agresseur semblait être un employé de bureau. Selon les résultats de l’enquête, les différents syndicats pourraient donc utiliser l’attaque pour illustrer, une fois de plus, leur situation.

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