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«Qu'il ferme sa gueule» : le représentant de Macron pour la restauration de Notre-Dame s'en prend à l'architecte en chef

La flèche de la cathédrale Notre-Dame de Paris, détruite lors de l'incendie du 15 avril, est au cœur de débats entre les partisans d'une reconstruction à l'identique et ceux qui aimeraient un «geste contemporain». La flèche de la cathédrale Notre-Dame de Paris, détruite lors de l'incendie du 15 avril, est au cœur de débats entre les partisans d'une reconstruction à l'identique et ceux qui aimeraient un «geste contemporain». [Lionel BONAVENTURE / AFP ]

La restauration de la cathédrale Notre-Dame de Paris suscite des tensions. Le général Jean-Louis Georgelin, missionné par Emmanuel Macron pour piloter la reconstruction de l'édifice, s'en est violemment pris mercredi 13 novembre à l'architecte en chef du monument, Philippe Villeneuve, le priant de «fermer sa gueule» au sujet de la flèche de la cathédrale.

Philippe Villeneuve, architecte en chef de Notre-Dame depuis 2013, s'était prononcé dès le mois de juin pour une restauration à l'identique de la flèche de Viollet-le-Duc, datant du XIXe siècle et détruite lors de l'incendie qui a ravagé la cathédrale le 15 avril.

Un souhait répété notamment sur RTL mi-octobre. «Je suis dans la restauration de ce qui existe», avait-il expliqué. «Le futur c'est soit 'je restaure à l'identique, ça sera moi', soit on fait une flèche contemporaine et ça sera un autre», avait-il ajouté, et ce alors qu'Emmanuel Macron avait de son côté exprimé dès avril sa volonté d'inscrire un «geste architectural contemporain» sur l'édifice construit entre le XIIe et le XIVe siècle.

Ainsi, mercredi, devant la commission des affaires culturelles de l'Assemblée nationale, le général Georgelin, représentant d'Emmanuel Macron dans ce dossier, n'a pas caché son agacement face aux propos de Philippe Villeneuve.

«Quant à l'architecte en chef, je lui ai déjà expliqué plusieurs fois et je le referai [...] qu'il ferme sa gueule et que nous avancions en sagesse pour que nous puissions sereinement faire le meilleur choix pour Notre-Dame, pour Paris, pour le monde», a lâché l'ancien chef d'Etat-major des armées, en réponse à la question d'un député, sous les rires gênés des élus.

Le ministre de la Culture Franck Riester a réagi ce jeudi sur Twitter à ces propos peu amènes, les jugeant «pas acceptables». «Le respect est une valeur cardinale de notre société. En tant que responsables publics, nous devons être exemplaires», a-t-il poursuivi.

L'objectif d'une restauration en cinq ans confirmé

Jean-Louis Georgelin a par ailleurs précisé mercredi que ce serait «début 2021» que sera discutée l'orientation du chantier, notamment pour la flèche détruite. D'ici là, il souhaite «apaiser le tohu-bohu» dans la communication autour des travaux.

En revanche, le général est au moins d'accord sur une chose avec l'architecte en chef de Notre-Dame, c'est le timing des travaux. Le futur président de l’établissement public chargé de la reconstruction de la cathédrale, qui sera créé début décembre, a confirmé mercredi l'objectif de cinq ans fixé par Emmanuel Macron. «Les cinq ans, on les obtiendra par la rigueur du chantier, le choix des bonnes expertises», a-t-il souligné, Philippe Villeneuve ayant lui aussi estimé que le délai de cinq ans était tenable «si on refait à l'identique». Des propos qui vont à l'encontre de ceux de plusieurs experts du patrimoine, qui jugent ce calendrier irréaliste.

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