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Paris : critiquée, la mairie défend sa politique de création de logements sociaux

Un garage Citroën doit être surélevé pour créer 68 logements étudiants. Un garage Citroën doit être surélevé pour créer 68 logements étudiants.[© RIVP]

A quelques mois des élections, la municipalité parisienne fait le bilan de sa politique en matière de transformation de bureaux en logements sociaux. Ce lundi 9 décembre, un dernier acte doit encore être voté lors du dernier conseil de Paris de l'année, avec la transformation de parkings en HLM.

«Les objectifs de la mandature en matière de transformation de bureaux en logements seront atteints et même dépassés», se félicite-t-on au sein du cabinet de Ian Brossat, l'adjoint à la mairie de Paris chargé du logement. Depuis 2014, la municipalité s'attribue en effet le mérite d'avoir transformé 350.000 m2 de bureaux et autres surfaces commerciales en logements.

«Si je regarde le bilan global, nous avons créé 7.000 nouveaux logements sociaux chaque année dont une part non négligeable réalisée grâce à la tansformation de bureaux en logements», explique Ian Brossat, qui souligne que 350.000 m2 de bureaux vacants ont ainsi été transformés depuis le début de la mandature alors que l'objectif affiché était de 250.000 m2.

Et parmi les transformations les plus emblématiques, certaines ont même permis de créer plus d'une centaine de logements : avec la création de 251 logements sociaux dans une partie des anciens locaux du ministère de la Défense (7e) ou encore boulevard Brune (14e), où d'anciens bureaux d'Orange ont été transformés en 193 logements dont 47 logements sociaux.

nouvelle naissance pour les parkings parisiens

La municipalité se félicite également d'avoir su s'adapter aux nouvelles pratiques, notamment au recul de la voiture individuelle «alors que 65 % des Parisiens n'en possèdent plus» en transformant des parkings en logements. C'est le cas rue de la Pompe (16e) où un ancien garage Renault s'est métamorphosé en un immeuble de 80 logements ou encore boulevard Poissonnière (9e) où un parking aérien a fait place à 34 logements sociaux.

Des «efforts qui seront renouvelés jusqu'à la fin du mandat», assure-t-on au cabinet de Ian Brossat. La preuve : la majorité va faire voter lors de ce conseil de Paris de décembre la réhabilitation d'un ancien garage Citroën situé boulevard Jourdain (14e) en une résidence étudiante de 68 logements qui sera gérée par le CROUS, ainsi que celle d'un ancien atelier de réparation automobile situé rue Nollet (17e) en une résidence sociale de 83 logements sociaux.

Un bon moyen selon Ian Brossat de «créer du logement social sans pour autant densifier la ville». Pour l'élu communiste, le nombre extrêmement important de demandeurs de logements sociaux [250.000 familles, ndlr] est le «reflet des difficultés à se loger dans le domaine privé». «L'accession à la propriété est impossible pour beaucoup de Parisiens qui se tournent vers le logement social», a-t-il ajouté.

Une politique critiquée par l'opposition

Mais cette politique est vivement remise en question par l'opposition, qui pointe plusieurs limites.

Pour Eric Azière, le président du groupe UDI-Modem au conseil de Paris, l'objectif de la mairie d'atteindre 30 % de logements sociaux en 2030 est «délirant». Selon lui, cette «politique du chiffre contre-productive» ne répond pas au problème de pénurie que connaît la capitale et reste de fait trop faible par rapport aux besoins, alors qu'il y a désormais 250.000 demandeurs de logements sociaux à Paris.

Dans le même temps, Benjamin Griveaux, l'ancien porte-parole du gouvernement et candidat LREM aux municipales, souhaite augmenter l'offre de logements intermédiaires à Paris [qui représente aujourd'hui 13 % du parc des bailleurs sociaux, NDLR], au profit de la classe moyenne obligée de quitter la capitale faute de pouvoir s'y loger. Il assure en outre vouloir diviser le budget aujourd'hui dédié à la création de logements sociaux au profit des logements intermédiaires.

De son côté, Rachida Dati, la maire du 7e et candidate LR aux municipales à Paris, reproche à l'équipe d'Anne Hidalgo de faire «du quantitatif et non du qualitatif». Elle a ainsi déjà annoncé que si elle était élue en mars prochain, il ne serait plus question de créer de nouveaux logements sociaux si ceux déjà existants n'étaient pas rénovés.

Face à ces critiques, Ian Brossat assure qu'«un tiers des logements sociaux produits par la ville de Paris est justement dédié aux classes moyennes [...] avec des plafonds de ressources qui vont jusqu'à 6.000 euros par mois pour un couple avec un enfant». «Aujourd'hui, 70 % des Parisiens sont éligibles à un logement social au regard de leurs revenus», assure-t-il, soulignant qu'«un Parisien sur quatre vit aujourd'hui dans un logement social». Avec 250.000 logements sociaux créés, c'est autant de familles qui ont pu rester vivre dans la capitale selon lui.

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