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La vidéo de l'agression d'une conductrice de métro non-gréviste fait polémique, la RATP ouvre une enquête

Une enquête a été ouverte après la diffusion sur Twitter d'une vidéo prise lundi 30 décembre dans le métro parisien, qui montre des grévistes huant une conductrice qui s'apprête à prendre son service, a indiqué la RATP ce mardi 31 décembre.

Sur cette vidéo, réalisée sur un quai de métro à la station Place d'Italie (13e), on voit la conductrice sérieusement malmenée et sifflée par un groupe de grévistes majoritairement masculins. Protégée par des agents portant des brassards fluo RATP Exploitation, elle parvient à gagner la cabine de conduite sous les huées.    

«Hier (lundi) matin, une conductrice a été victime d'intimidations de la part d'une vingtaine de grévistes lors de sa prise de service. Ces agissements sont inacceptables», a indiqué un porte-parole de la régie.

«La RATP condamne fermement ces actes et apporte son soutien total à sa conductrice face à ces comportements irresponsables», a-t-il ajouté, notant «qu'une enquête interne a été ouverte». «La RATP appelle à l'apaisement et rappelle que si le droit de grève est un droit, empêcher le travail des agents est répréhensible», a souligné le porte-parole.

Si le contexte des faits qui ont précédé la séquence filmée doit encore être déterminé, dans la vidéo, on entend toutefois l’un des grévistes assurer que la femme l’a «gifflé» tandis que d’autres soutiennent qu’elle a «agressé un collègue». Enfin, un des hommes affirme que la conductrice a jeté son porte-voix au sol.

Des réactions politiques et syndicales

La diffusion de cette vidéo a suscité de nombreuses réactions, dont celle de Valérie Pécresse qui s'est dite «scandalisée par la violence des grévistes a l'égard d'une conductrice @RATPGroup qui assure simplement la continuité du service public au bénéfice des voyageurs».

«C'est une honte, c'est tellement facile de s'en prendre à cette dame», s'est exclamé Thierry Babec, secrétaire général de l'Unsa-RATP, le premier syndicat de la régie. «La liberté de travailler est un droit absolu. Dès qu'il y a contrainte, la grève devient illégitime», a-t-il estimé.

«Le respect et la non-violence étant des valeurs essentielles pour notre organisation syndicale, nous sommes totalement opposés à ce type d'action que nous condamnons fermement», a renchéri Frédéric Ruiz, président de la CFE-CGC-RATP, le troisième syndicat représentatif. «Ceci étant dit, le gouvernement porte l'entière responsabilité des débordements par sa gestion de la situation par le pourrissement, sa surdité et son refus de vraies négociations» pour sortir de la grève contre la réforme des retraites qui dure depuis le 5 décembre, a-t-il ajouté.

De son côté, la CGT n'a pas encore réagi. Elle avait été mise en cause après la diffusion sur Twitter d'une autre vidéo montrant des militants portant ses couleurs qui accablaient d'insultes homophobes un chauffeur non-gréviste dans un dépôt d'autobus le 10 décembre. Des débordements dont le syndicat s'était alors distancé.

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