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Municipales : aucun candidat du RN ni de LREM en Corse

La liste nationaliste «Pè a Corsica» était arrivée largement en tête lors des élections territoriales en Corse en 2017, avec 56 % des voix. La liste nationaliste «Pè a Corsica» était arrivée largement en tête lors des élections territoriales en Corse en 2017, avec 56 % des voix. [PASCAL POCHARD-CASABIANCA / AFP ]

La Corse, ovni des élections municipales. La région ne verra aucun candidat investi par La République en marche (LREM) et le Rassemblement national (RN) - pourtant les deux principales forces politiques au niveau national - se présenter au scrutin local en mars prochain.

Dans le cas de LREM, la décision de n'investir aucun candidat ni d'apporter aucun soutien officiel a été entérinée lors d'une réunion de la commission nationale d'investiture (CNI) du parti, mercredi 22 janvier, à Paris, indique France 3 Corse. Quatre des six élus de l'Assemblée de Corse affiliés à LREM avaient spécialement fait le déplacement pour y assister. Ils y ont fait part de leur souhait de ne pas être étiqueté LREM lors des prochaines municipales (15 et 22 mars), tandis qu'aucun autre candidat sur l'île n'en a fait la demande.

«Nous avons des marcheurs qui sont sur plusieurs listes. Plusieurs candidats pourraient représenter nos valeurs et l’idée est de ne pas créer un clivage dans des élections municipales compliquées pour tous les mouvements», indique à France 3 Corse Marie Luccioni, référente corse LREM. Un membre du CNI, cité par Le Parisien de façon anonyme, a lui une autre explication. «Ils [les candidats corse affiliés à LREM, NDLR] ont souvent sur leur liste des personnes issues de nombreux courants, dont des nationalistes, et ils ont peur que ça [l'investiture ou le soutien de LREM, NDLR] en braque certaines», commente-t-il, ajoutant que «le climat local n'est pas propice à s'afficher avec une étiquette LREM».

Une absence de cadres locaux en Corse pour le RN

En effet, les relations entre l'exécutif et certains élus locaux ne sont pas franchement au beau fixe. En avril dernier, les responsables corses nationalistes, forts de leurs bons résultats aux élections territoriales de 2017 (56 % des voix au second tour), ont appelé à une journée «île morte» lors de la venue d'Emmanuel Macron à Cozzano (Corse-du-Sud) pour une réunion du Grand débat national, frustrés que leurs revendications pour obtenir davantage d'autonomie ne soient pas entendues par le gouvernement. Quelques semaines plus tard, la liste LREM n'a obtenu que 15 % des voix en Corse lors des élections européennes, loin derrière Europe Ecologie Les Verts (22 %) et le RN, arrivé largement en tête avec près de 28 % des voix.

Malgré ce bon résultat, habituel pour le parti lors des scrutins nationaux - Marine Le Pen était arrivée en tête en Corse au premier tour de la présidentielle 2017 et avait recueilli 48 % des voix au second tour, soit 15 points de plus qu'au niveau national -, le parti d'extrême droite ne présentera pas non plus de candidat aux élections municipales de mars prochain.

Mais pour des raisons différentes de celles de LREM. La formation ne dispose pas de cadres locaux sur l'île de Beauté, et «semble désorganisée», affirme France 3 Corse.

De plus, les élections locales ne sont traditionnellement pas favorables au RN. Par exemple, lors des municipales de 2014, un seul candidat RN s'était présenté sur l'île, à Ajaccio, et celui-ci n'avait obtenu que 8 % des suffrages.

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