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Municipales à Paris : les 10 projets les plus fous des candidats

Certains de ces projets ont déjà été imaginés par les équipes de campagne des candidats. Certains de ces projets ont déjà été visuellement imaginés par les équipes de campagne des candidats. [© EELV/ Rescubika]

Anne Hidalgo, Rachida Dati, Benjamin Griveaux, David Belliard, Cédric Villani, Gaspard Gantzer ou encore Danielle Simonnet : tous les candidats à la mairie de Paris ont commencé à présenter leur programme. Et parmi leurs propositions, certaines sont déroutantes...

Loin d'être inintéressantes, ces propositions de campagne ont toutes en commun d'être particulièrement ambitieuses et de nécessiter de grands changements voire des travaux pharaoniques. Insolites, parfois très coûteux, voici les 10 projets des municipales que notre rédaction a trouvé les plus fous.

La «nouvelle Seine» du périphérique (G. Gantzer)

C'est un projet extrêmement ambitieux, tant par sa taille que par son excentricité. Gaspard Gantzer envisage en effet de remplacer la boucle de bitume et d'y «créer un couloir vert de 140 hectares, ponctué de forêts de rafraîchissement climatique, de maraîchers, de parcs, de fermes bio» et «d'y construire 100 hectares de logements, ainsi que 100 hectares d’infrastructures culturelles, associatives et sportives».

La destruction de l'actuel périphérique permettrait ainsi de «réduire de 75 % les émissions polluantes» et «de lutter contre la pollution sonore». Un projet estimé à «presque 2 milliards d'euros», financé pour partie par la cession de 100 hectares pour des projets immobiliers.

Concernant le calendrier, Gaspard Gantzer prévoit de travailler sur le projet tout au long des trois premières années du mandat, avant un «référendum citoyen» en 2023 et un réaménagement de «20 % du périphérique» à partir de 2026.

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la Gare du Nord délocalisée (C. Villani)

Sans déplacer l'ensemble de la gare du Nord pour autant, Cédric Villani propose de reporter «le trafic des trains des grandes lignes Eurostar et Thalys», pour que leurs terminus soient désormais la future gare du Grand Paris Express de Saint-Denis-Pleyel (93).

«Cela permettra de désengorger la gare du Nord dont le trafic ne fera que s'aggraver avec le Brexit, de développer le Grand Paris, d'assurer le développement économique de la Seine-Saint-Denis et cela permettra au milieu des affaires d'aller directement de Pleyel à La Défense, sans passer par la case Paris», a ainsi avancé le candidat dissident LREM.

la Gare de l'Est déplacée (B. Griveaux)

Contrairement à Cédric Villani, qui n'envisage de délocaliser qu'une partie de la Gare du Nord, son rival Benjamin Griveaux propose, lui, de déplacer l'intégralité de la Gare de l'Est au niveau de la porte de la Villette (19e).

Loin d'être détruite, la Gare de l'Est conserverait son rôle de gare et abriterait toujours le terminus du futur «CDG Express», mais serait délestée de ses 28 voies. A la place des rails, le candidat LREM entend créer «un Central Park» parisien. Soit 30 hectares d'espaces verts rendus aux Parisiens, au coeur «des quartiers les plus populaires de la ville».

Quant à la nouvelle gare – qui serait «la première gare métropolitaine» de la région selon Benjamin Griveaux – elle permettrait de créer un hub de transports à l'Est et de développer l'attractivité de ce territoire «où tout le monde vit, mais personne ne travaille».

vers un «Tram des gares» ? (D.Belliard)

L'emprise au sol serait conséquente, mais les effets sur la saturation des transports en commun très bénéfiques, selon David Belliard. S'il est élu, le candidat EELV à la mairie de Paris envisage en effet de créer «le tram des gares». Une ligne de 10 km, qui circulera entre la Gare du Nord et la Gare Montparnasse, en passant par la Gare de l'Est, la Gare de Lyon et la Gare d'Austerlitz. 

Pour l'élu écologiste, l'intérêt de cette ligne «serait double» : «à la fois délester un certain nombre de lignes souterraines de métro et de RER (telles que les 4, 5 et 6, saturées par 470 millions de voyageurs qui transitent par ces gares tous les ans) et à la fois de permettre de faire les transits en surface».

Elle desservirait par ailleurs un certain nombre d'autres arrêts, afin de faciliter les déplacements de gare à gare.

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Un nouveau périphérique (M. Campion)

Marcel Campion souhaite lancer «une étude complète et chiffrée afin d’évaluer les possibilités d’aménagement d’un périphérique souterrain à péage sous celui de 35 kilomètres existant déjà autour de Paris».

Conditions requises pour que son projet prenne forme : le candidat Libérons Paris ! souhaite «que les travaux nécessaires à sa mise en œuvre ne gênent pas les riverains» et «ne coûtent pas le moindre impôt supplémentaire aux Parisiens».

la municipalisaton du Vélib' (D. Simonnet)

La candidate Insoumise parle de «municipaliser le service Vélib'» depuis 2018, et ce, dès les premières difficultés connues par Smovengo pour déployer le Vélib' 2 à Paris. Selon elle, ce serait «la meilleure solution pour garantir la continuité du service public [...] au service de la promotion d’une ville cyclable».

Récemment, lors du «Grand Oral du Vélo» organisé par deux collectifs de cyclistes parisiens, Danielle Simonnet est même allée encore plus loin, en proposant «la gratuité du Vélib'». Pleinement consciente du coût que pourrait engendrer une telle manoeuvre, elle a même assumé de devoir «procéder à des emprunts de la ville» pour financer cette proposition.

Une rivière oubliée à découvrir (D. Belliard)

Peu le savent mais un affluent de la Seine – une rivière appelée «La Bièvre» – coule sous les 5e et 13 arrondissements de Paris. Envisagée durant le mandat de l'ancien maire de Paris, Bertrand Delanoë, l'idée a refait surface cette année, par l'intermédiaire des écologistes.

Anne Souyris, adjointe à la maire de Paris en charge de la santé et tête de liste EELV dans le 13e souhaite en effet creuser et retrouver le lit de cette rivière depuis le parc Kellermann jusqu'à Austerlitz, autour de laquelle serait dégagée «une coulée verte [...] piétonnisée avec de la verdure». Estimé à environ 50 millions d'euros, le projet pourrait être mis en oeuvre dès cette année, avec des travaux lancés dès 2020.

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un coup de pouce de 100.000 euros (B.Griveaux)

Sur le papier, l'annonce est alléchante : Benjamin Griveaux propose d'«offrir» 100.000 euros aux familles de la classe moyenne pour les aider à acheter un bien immobilier. Cette mesure concernerait l'achat de 20.000 foyers, «trop aisés pour être éligibles à un logement social, mais pas assez pour acheter un appartement de bonne taille».

Concrètement, selon le candidat LREM, il s'agirait «d'un apport», et «non d'un prêt», qui serait en partie ensuite remboursé «au moment de la revente». «La ville prendrait une part de la plus-value qui serait plafonnée autour de 20 % du prix du bien», a-t-il expliqué.

Soit un investissement de 2 milliards d'euros que l'ancien porte-parole du gouvernement entend financer – sur l'ensemble de la mandature – en mettant «700 millions d'euros sur la table, avant de lever 1,3 milliard d'euros restants sur les marchés».

des loyers 20 % moins chers (A. Hidalgo)

C'est une annonce choc : la maire sortante a annoncé qu'elle voulait mobiliser 20 milliards d'euros en faveur du logement à Paris, afin d'offrir des locations «à des prix abordables» – soit environ 20 % moins chers que le marché – aux familles de la classe moyenne.

Si elle est réélue, Anne Hidalgo veut en effet créer une société mixte – la «Société immobilière pour le logement abordable» – qui achèterait des immeubles parisiens, permettant ensuite de sous-louer environ 30.000 logements à ces familles.

Pour financer cette proposition, la municipalité parisienne apporterait «1 milliard d’euros à cette nouvelle structure, les investisseurs publics tels que la Caisse des dépôts et consignations 2 milliards, et divers investisseurs privés 3 milliards».

Cette mise de départ de 6 milliards d’euros permettrait ensuite, en recourant à l’endettement, de réunir au total «jusqu’à 20 milliards d’euros», au cours des six années de la prochaine mandature (2020-2026).

Vendre 3 % du parc social (R. Dati)

Au nom d'«une meilleure mixité sociale», Rachida Dati veut faire machine arrière par rapport à la mandature d'Anne Hidalgo en matière d'habitation à loyer modéré. La candidate LR a d'ores et déjà annoncé qu'elle souhaitait vendre 3 % du parc de logements sociaux, à destination des Parisiens de la classe moyenne.

Cette mesure ne concernerait que les arrondissements qui possèdent plus de 30 % de logements sociaux, notamment dans les 18e, 19e et 20e arrondissements, qui concentrent à eux seuls, selon l'ancienne Garde des Sceaux, plus de 40 % des HLM parisiens.

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