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Paris : les 4 défis d'Agnès Buzyn, nouvelle candidate LREM dans la capitale

Le retrait de Benjamin Griveaux, à la suite de la diffusion de vidéos à caractère sexuel, est un coup dur pour le parti présidentiel dans la course à la mairie de Paris. Pour autant, Agnès Buzyn, ministre de la Santé et nouvelle candidate LREM, a du pain sur la planche d'ici au premier tour de l'élection, le 15 mars.

Défendre la légitimité de sa canditature

En tant que ministre de la Santé, Agnès Buzyn a l'avantage d'être l'un des membres les plus connus du gouvernement. Mais en pleine crise du coronavirus, cette fonction, qu'elle devrait quitter dans les prochaines heures, risque de rester une épine dans son pied. Elle passera en effet pour un capitaine qui a abandonné le navire au moment où les Français avaient le plus besoin d'elle, en pleine tempête.

D'autant que face au risque de pandémie, la ministre avait assuré ce jeudi 13 janvier – quelques heures à peine avant que n'éclate le «Griveaux Gate» – qu'elle ne s'impliquerait pas dans la campagne à Paris, alors qu'elle était pressentie depuis plusieurs semaines pour être tête de liste LREM dans le 15e arrondissement.

Autre handicap : si elle est une pure parisienne, Agnès Buzyn n'a jamais participé à une quelconque campagne politique. Pas simple comme baptême du feu qu'une élection municipale à Paris dans ces conditions là.

Remettre la campagne LREM en marche

Alors que les troupes grivaldistes étaient déjà secouées depuis plusieurs semaines par des sondages successifs en chute libre, l'absence de dynamique et des propositions qui se retournaient contre eux, l'affaire des vidéos intimes de leur leader est un désastre pour leur moral.

En l'espace d'un mois seulement, Agnès Buzyn va donc devoir remotiver les équipes et surtout redonner foi aux électeurs. Car Benjamin Griveaux a mis le programme de LREM pour la capitale – en partie basé sur les valeurs de la famille, des enfants et de l'éducation – en péril.

Reste à voir si l'image, selon certains hautaine et cassante, que véhiculait l'ancien secrétaire d'Etat était vraiment responsable du désamour des sondés, ou bien si Agnès Buzyn se cassera aussi les dents sur un programme mal-ficelé et un rejet de la formation présidentielle par les Parisiens.

Eviter l'hémorragie

C'est le danger dans les périodes de crise et à l'approche des échéances : la fuite des moins déterminés. Un mouvement qui s'était déjà amorcé avant même le choc des vidéos de Benjamin Griveaux. Depuis quelques jours, certains membres de l'équipe LREM n'hésitaient plus à évoquer un départ vers les camps des favorites Anne Hidalgo et Rachida Dati.

Un risque d'autant plus grand pour les macronistes à Paris en raison de «l'équipe hétéroclite», comme aimait à la vanter Benjamin Griveaux, qu'il avait constituée autour de lui. Anciens du PS, ralliés du Modem et de l'UDI ou encore ex-LR macron-compatibles... Bref, la contrepartie du «en même temps» cher à Emmanuel Macron.

L'onction présidentielle qu'a reçue Agnès Buzyn pour mener la campagne à Paris va donc être plus qu'utile en vue de maintenir cette troupe. Mais rien ne dit qu'elle sera suffisante si les premières tendances demeurent négatives.

Affronter ses rivaux

A l'heure des derniers meetings, et alors que le premier débat télévisé entre tous les candidats approche (envisagé le mercredi 4 mars), Agnès Buzyn doit se préparer à croiser le fer. En premier lieu avec le «frère ennemi», Cédric Villani, mais aussi avec Anne Hidalgo et Rachida Dati, élues parisiennes expérimentées, tenaces et en position de force dans les sondages.

De plus, la première a l'avantage d'avoir plusieurs «porte-flingues» qui réagissent vite et bien aux polémiques, tandis que la seconde devrait pouvoir compter sur le soutien de Nicolas Sarkozy, qui pourrait convaincre les électeurs de droite hésitants.

Reste à savoir l'intensité de l'engagement des poids lourds de LREM autour d'Agnès Buzyn : le «Griveaux gate» pourrait bien ressouder la macronie, qui présenterait alors un front uni et fort. Ou bien ils réfléchiront à deux fois avant de prendre part à cette campagne qui ressemble pour l'instant à la Bérézina.

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