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Une exposition consacrée à l'exode des Parisiens en juin 1940 s'ouvre à Paris

Cette épopée a concerné 2 millions de Parisiens. [Capture Twitter / @museeML].

C'est l'occasion de revivre un épisode majeur de l'histoire de Paris lors de la Seconde Guerre mondiale. L'exode, en juin 1940, de deux millions de Parisiens et leur difficile retour dans une ville investie par l'ennemi. Une exposition dédiée à cette aventure hors du commun s'ouvre, ce jeudi 27 février, au Musée de la Libération, à Paris.

Lettres, affiches, objets, photos et aussi dessins d'enfants à l'appui, cette exposition temporaire - la première du genre dans ce nouveau musée ouvert le 25 août dernier sur le site du QG du colonel Rol-Tanguy (place Denfert-Rochereau) - doit se tenir jusqu'à la fin du mois d'août.

Elle revient sur six semaines cruciales qu'ont vécues les Parisiens. Une période certes «courte», explique Sylvie Zaidman, la directrice du tout jeune musée, mais qui, ajoute-t-elle, constitue un «moment très décisif et très fort».

2 millions de personnes sur 2,8 millions d'habitants

«Une histoire recouverte par d'autres histoires», résume-t-elle encore et dont les étapes ont été reconstruites par la commissaire britannique Hanna Diamond, autrice du livre «Fleeing Hitler : France 1940» («Fuir Hitler : France 1940», NDLR), qui témoigne de l'abondance d'offres de témoignages auxquelles elle n'a pas pu toujours donner suite étant donné l'exiguïté de l'exposition.    

Environ 2 millions sur 2,8 millions d'habitants avaient en effet fui Paris, surtout vers l'Ouest et le Sud-Ouest.

Dès avant-guerre, la capitale s'était préparée à des bombardements (distribution de masques à gaz, départ des enfants vers les colonies de vacances, etc.) mais pas à une occupation éclair. Cela d'autant plus que la presse parlait de «résistance indomptable» et de «formidable bataille» dans le nord.    

Jusqu'au premier bombardement le 3 juin, les Parisiens ne se sentaient pas vraiment en danger, même s'ils voyaient passer les Belges, Néerlandais et habitants du nord de la France.

Et rien n'était préparé pour organiser un exode ordonné. La fameuse scène de la route bombardée dans le film iconique de René Clément, «Jeux interdits», est rediffusé.

«Une démocratie tient six semaines en cas de crise»

«Quand je suis allé voir les gens pour entendre leur récit, ils m'ont raconté ce film parce que c'était leur souvenir de l'exode», précise Hanna Diamond.

Morale de cette histoire, estime Sylvie Zaidman, «une démocratie, ça tient six semaines en cas de crise. Les structures volent très vite en éclat». «Quand rien n'est suffisamment bien préparé, quelque chose d'aussi bien installé que la République française peut se révéler très peu solide», souligne-t-elle.

Presque tous les Parisiens reviendront à Paris, accueillis par l'affiche nazie : «Populations abandonnées, faites confiance au soldat allemand».     

Le «Musée de la Libération, Musée du général Leclerc, Musée Jean Moulin», de son nom complet, a accueilli 60.000 visiteurs en six mois malgré les grèves : «c'est six ans de Montparnasse en six mois», se félicite Sylvie Zaidman, faisant allusion à la faible fréquentation de l'ancien musée de la Libération au-dessus de la gare Montparnasse. 

Les Parisiens dans l'exode - 27 février/30 août - 

Musée de la Libération de Paris - musée du Général Leclerc - musée Jean Moulin, Paris 14e 

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