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Municipales : Des assesseurs et présidents de bureaux de vote malades du Covid-19, une semaine après le scrutin

La tenue du premier tour du scrutin des élections municipales a été controversée. La tenue du premier tour du scrutin des élections municipales a été controversée.[Frederick Florin / AFP]

Une semaine après la tenue controversée du scrutin du premier tour des élections municipales, plusieurs personnes mobilisées pour tenir les bureaux de vote témoignent être malades du Covid-19.

Depuis jeudi, un président d'un lieu de vote dans le XVIIe arrondissement de Paris (qui souhaite rester anonyme), indique avoir tous les symptômes du coronavirus . «Je n'ai pas été testé mais j'ai perdu l'odorat et le goût (les premiers manifestations du coronavirus généralement, ndlr). Cela ne laisse pas de doute», juge-t-il.

Toutes les personnes que nous avons interrogées expliquent ne pas avoir été formellement testées mais ont été diagnostiquées malades par leur médecin traitant ou le SAMU.

Il y a une semaine, de nombreuses personnalités, politiques, médiatiques et scientifiques, s'étaient opposées au déroulement du scrutin et appelaient à son report en raison de la crise du coronavirus. Le dimanche, cela n'avait pas empêché des millions de Français d'aller voter.

Avec le recul, les personnes mobilisées pour tenir les bureaux de vote pointent du doigt l'absence de masques et le respect, tout relatif, du mètre de «distanciation sociale». «J'étais à la position où il fallait faire signer les électeurs donc forcément proche d'eux», regrette aujourd'hui Elodie Polaszyk, malade depuis jeudi. Assesseure dans une école dans le IIIe arrondissent de Lyon, elle a été en contact avec 300 à 400 électeurs lors du vote. Le moment du dépouillement est également souvent cité comme un moment peu respectueux des règles en vigueur.

Une durée d'incubation de cinq jours

Ces déclarations et la temporalité de l'apparition des symptômes chez ces personnes, qui arrivent moins d'une semaine après la tenue des élections, coïncident en tout cas avec la durée d'incubation du virus, qui serait de 5 jours en moyenne selon l'Institut Pasteur

«Je ne sais pas si j'ai été contaminé pendant le vote. J'étais déjà peut-être porteur dimanche (il a commencé à éprouver les symptômes le mercredi d'après, ndlr) et j'ai potentiellement transmis le virus», s'inquiète Romaric Moyon, président d'un bureau de vote à Melun et qui a fait voter 252 personnes. 

Pourtant, ils se rappellent avoir respectés les gestes recommandés par le gouvernement. «J'ai les mains complètement abimées à force de les avoir nettoyées dimanche», raconte le président du bureau de vote parisien en précisant qu'il a vu passer «606 électeurs» dans son bureau de vote. «J'ai moi-même donné procuration afin de ne pas multiplier les risques», assure Olivier P., président d'un lieu de vote dans le VIIe arrondissement de Lyon et aujourd'hui cloué au lit avec 38,4°C de fièvre.

«COMBIEN DE GENS QUI ONT TENU DES BUREAUX VONT-ILS ÊTRE MALADES ?»

Au moment d'assurer leur rôle dimanche 15 mars, certains se disaient plus inquiets que d'autres mais tous invoquent le «devoir citoyen» et leur «engagement républicain» pour justifier leur présence derrière les urnes. Aujourd'hui, ils regrettent le maintien du processus électoral : «combien de gens qui ont tenu des bureaux vont-ils être malades ? Est-ce que ca valait le coup ?», formule un des présidents.

Les avis divergent sur la publicité qu'il faut donner à leur maladie. Alors que les uns ne veulent pas entretenir «la psychose», les autres poussent pour faire annoncer leur état afin d'alerter ceux qui se sont rendus dans le même bureau de vote. «Depuis jeudi (et l'arrivée des premiers symptômes, ndlr), j'ai contacté la mairie, l'ARS et un député pour faire connaître ma situation», tranche Olivier P. Sans réponse pour l'instant. 

Les mairies de Billom (Puy-de-Dôme), Montmagny et Franconville (Val d'Oise) ont, elles, choisi d'alerter leurs habitants par des messages publiés sur Facebook. Elles recommandent aux personnes qui ont fréquenté les bureaux de vote concernés par des cas de coronavirus de surveiller leur état de santé.

 

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