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Coronavirus : quels médicaments pourraient venir à manquer ?

Les craintes concernent principalement les médicaments utilisés dans les services de réanimation.[Raul ARBOLEDA / AFP]

Outre les problèmes d’approvisionnement en masques engendrés par la crise du coronavirus, la France pourrait bientôt se trouver face à un manque de certains médicaments.

L’alerte a été donnée ce week-end par l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP). «Il y a potentiellement une pénurie à venir», pointe même Bruno Riou, son directeur médical de crise. Ce sont des médicaments indispensables aux services de réanimation qui commencent à manquer.

Dans le détail, «les produits en forte tension» sont les curares, les hypnotiques (utilisés ensemble pour anesthésier et intuber les patients), les corticoïdes et les antibiotiques. L’afflux de malades en réanimation, qui devrait se prolonger durant tout le mois d’avril, nécessite en effet leur grande consommation dans les hôpitaux.

des conseils pour économiser les produits

Le directeur général adjoint de l’AP-HP, François Crémieux, a précisé que «sur les curares, il semblerait que les capacités de production puissent être de natures rassurantes». Il apparait néanmoins que «la pénurie déborde largement de la France et est européenne». Une bonne répartition en fonction des besoins de chaque établissement est également nécessaire.

Pour anticiper et éviter le manque, des médecins anesthésistes ont partagé un texte à leurs confrères expliquant comment économiser ces «produits précieux». Ils stipulent qu’il est possible d’atteindre la même efficacité sans pour autant dépasser la dose. Des appareils permettent par exemple de mesurer la profondeur de l’anesthésie ou le degré de relâchement du patient. Les hypnotiques peuvent aussi être «potentialisé», en étant accompagnés d’autres produits.

Conscient de l’importance du problème, Emmanuel Macron a annoncé ce mercredi que quatre milliards d’euros allaient être alloués à Santé publique France, afin de commander masques et respirateurs, mais aussi médicaments.

Le «succès» de la chloroquine vide des stocks nécessaires aux malades chroniques

Par ailleurs, l’emballement populaire autour de la chloroquine comme possible molécule anti-coronavirus a eu un effet néfaste sur les stocks de Plaquénil (médicament commercialisé en pharmacie). Des personnes, traitées quotidiennement avec ce produit pour des maladies inflammatoires chroniques (lupus, polyarthrite rhumatoïde…), se sont retrouvés soudainement dans la plus grande difficulté, voire l’impossibilité, de renouveler leur traitement.

Un traité pris jeudi dernier encadrant la délivrance du médicament doit permettre d’éviter de nouvelles ruptures d’approvisionnement. A condition que professionnels et citoyens respectent les règles.

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