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Les Parisiens peuvent se faire livrer des produits de leur marché

Un nouveau dispositif est mis en place avec les marchés alimentaires, fermés depuis le 24 mars.[© PHILIPPE LOPEZ / AFP]
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Alors que les 71 marchés alimentaires découverts de la capitale sont fermés depuis le 24 mars, les Parisiens peuvent désormais commander les produits de ces commerçants, via Internet, et se les faire livrer à domicile.

Concrètement, les consommateurs intéressés peuvent se rendre sur la page dédiée du site web de la ville de Paris. Après avoir sélectionné leur arrondissement, ils sont renvoyés vers la plate-forme du délégataire – il en existe deux à Paris – qui gère les marchés alimentaires proches de chez eux. Il s'agit de «Mon panier du marché» du groupe Dadoun» et «Les marchés de Paris connectés» du groupe Bensidoun.

Il est alors possible de faire son marché en ligne sur les étals électroniques disponibles. «Les commerçants n’ont pas l'obligation de s'inscrire, mais beaucoup d'entre eux devraient être intéressés», anticipe Olivia Polski, l'adjointe d'Anne Hidalgo chargée du commerce et de l'artisanat. Le nombre de références proposées devrait augmenter rapidement.

La livraison facturée 5,90 euros

Les tarifs des produits des commerçants, «qui se fournissent en grande majorité à Rungis», sont censés être «ceux pratiqués habituellement», tout en tenant compte de «la conjoncture particulière liée au coronavirus», indique Olivia Polski.

Quant au prix de la livraison, il est de 5,90 euros. Enfin, la course est réalisée «à vélo» par des «prestataires contractés par les délégataires», selon l'adjointe au commerce.

La ville de Paris travaillait déjà sur cette initiative novatrice «depuis plusieurs mois», mais sa mise en œuvre «a été accélérée dès le début de la crise du coronavirus», souligne l'élue.

Des «drive piétons» dans les marchés couverts

Par ailleurs, des «drives piétons» ont été mis en place par les commerçants volontaires des 9 marchés alimentaires couverts de la capitale, qui ont eux aussi été fermés. Un «dispositif spécial» a été instauré «pour que les gens puissent faire la queue tout en conservant les distances de sécurité».

Certains travailleurs des marchés couverts participent d'ailleurs à une autre initiative de la mairie, qui recense les livraisons à domicile proposées par l'ensemble des commerçants et artisans volontaires à travers la ville. A ce jour, près de 900 adresses se trouvent sur une carte interactive, d'épiciers, de vendeurs de matériel informatique, de papetiers ou encore de traiteurs.

Des efforts techniques et d'organisation qui sont plutôt bien vus par les professionnels. «Ce serait mieux que rien» pour la secrétaire générale de la Fédération nationale des marchés de France, Nadine Villier, qui «remercie la mairie de se bouger pour essayer de mettre quelque chose en place». Mais pour elle, il ne peut s'agir que d'une «mesure palliative», qui «ne remplacera pas la réouverture des marchés, dans le respect des mesures de sécurité».

Les courses en ligne ne «correspondent pas à tous les gens venant d'habitude sur les marchés, qui n'ont pas forcément accès à Internet ou les moyens de se permettre les surcoûts» des commandes sur le Web, déplore Nadine Villier. Des dispositions également «coûteuses et compliquées à mettre en place» pour les commerçants.

Didier Lallement, le préfet de police de Paris, a ordonné la fermeture des marchés alimentaires depuis le 24 mars dans la capitale, à la suite du décret national du Premier ministre Edouard Philippe en ce sens.

Anne Hidalgo avait alors décidé de ne pas demander de dérogation pour Paris, estimant que «la situation sanitaire» sur ces sites était «préoccupante» à l'époque. Mais depuis, la maire a sollicité le préfet «à de multiples reprises» pour rouvrir les marchés couverts, en vain pour l'instant.

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