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Confinement : les témoignages d'agressions dans les transports en commun se multiplient

A une écrasante majorité, ce sont des femmes qui sont harcelées et agressées dans les transports et peut-être davantage encore pendant le confinement. [GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP].

Depuis la mise en place du confinement, décidé le 17 mars dernier pour endiguer l'épidémie de coronavirus, les agressions dans les transports en commun semblent se multiplier au regard des nombreux témoignages relayés sur les réseaux sociaux. Le phénomène reste toutefois difficile à quantifier précisément en l'absence de statistiques officielles.

De la crise sanitaire à l'enfer sous terre. Désertés par la majeure partie de la population qui se voit assignée à résidence, les bus, tramways et métros du pays seraient devenus, et bien plus que d'habitude, le terrain de tous les dangers pour ceux qui doivent continuer à les emprunter pour aller travailler.

«Celles», plus exactement, car ce sont bien les femmes qui, sans surprise, sont à leur écrasante majorité en première ligne pour faire face à des voleurs ou des prédateurs, que rien, ni personne, ne semblent plus pouvoir arrêter.

Le témoignage viral d'une infirmière parisienne

Le témoignage de Manel, une infirmière parisienne qui exerce de nuit, a à cet égard fait beaucoup parler tant plusieurs victimes se sont retrouvées dans ce qu'elle a décrit.

Comme l'explique Libération, alors qu'elle se rendait au travail le 19 avril dernier au soir, la jeune femme a ainsi été agressée dans le métro de la capitale par deux individus qui s'en sont pris à ses affaires.

«Au moment de la fermeture des portes, ils se sont enfuis. Un témoin qui lisait un livre au fond de la rame a tout vu mais n'est pas intervenu. J'étais complètement paniquée. Je commence à courir dans la rue pour chercher de l'aide mais il n'y avait personne à cause du confinement. J'avais l'impression de vivre une histoire qui n'était arrivée à personne», a-t-elle notamment déclaré à nos confrères.

Après que l'histoire de Manel a été diffusée sur le compte Instagram «Le Confiné Libéré» (@leconfinelibere), Rémi, son fondateur, a assuré avoir reçu des dizaines d'autres témoignages de femmes agressées dans les transports en commun pendant le confinement.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Explication: après l’agression hier de Manel, infirmière se rendant à son service de nuit, dans la ligne 6, par deux individus, nous avons reçu sur le compte ÉNORMÉMENT de témoignages, que ça soit des agressions raciales, gratuites, tentatives de viols, vols. Ces témoignages ont été relayé en story pour la plus part. Et nous vous en remercions. Mais pour l’instant ZÉRO réponse du côté de la @ratp .... Le problème est loin d’être nouveau, mais à situation exceptionnelle réponse exceptionnelle, pour éviter que le pire se produise, et que des milliers de voyageuses, transitent la peur au ventre. Si vous partagez ce post en story, n’oubliez pas de taguer la @ratp Continuez à nous envoyer vos témoignages, nous les relayerons. Merci

Une publication partagée par Le Confiné Libéré (@leconfinelibere) le

Un phénomène qui, a précisé Rémi, est loin de se cantonner à Paris puisque le jeune homme assure avoir reçu des récits en provenance de «Toulouse, Marseille, et même de Belgique».

Sur Twitter, les témoignages d'agressions sont également légion et beaucoup d'internautes appellent à la prudence.

Sur Instagram, Rémi a interpellé la RATP sur la situation et des centaines d'internautes ont fait de même en partageant sa publication. 

Si la Régie autonome des transports parisiens a assuré «prendre en charge le témoignage des personnes victimes d'agression à chaque fois qu'elle est interpellée», Manel déplore, en revanche, «n'avoir vu aucun agent depuis le début du confinement».

Des statistiques à scruter

Reste également que depuis le début de l'épidémie de coronavirus, et plus particulièrement depuis la mise en place du confinement, les professionnels de santé sont par ailleurs plus particulièrement exposés aux agressions. A Paris, l'hôpital Lariboisière a ainsi pris la décision d'escorter des membres de son personnel soignant jusqu'à la Gare du Nord.

Mais malheureusement, en période de confinement, les témoignages des victimes se heurtent néanmoins à une absence criante de statistiques officielles.

Selon un rapport de la Préfecture de Police de Paris, publié en mars 2019, 1.159 agressions sexuelles ont été signalées en 2018 dans les transports en commun franciliens. Un chiffre en hausse de 30 % par rapport à l'année précédente.

«En Ile-de-France, une agression sur quatre est commise dans les transports. C'est aussi là qu'ont lieu 39,5 % des vols sans violence», rappelait, à la même période, Sylvie Scherer, directrice de la Mission prévention sécurité de l'Institut Paris Région.

Si les chiffres de 2020 seront forcément biaisés par une fréquentation des transports moins importante, la proportion rapportée à la fréquentation enregistrée pendant l'épidémie sera néanmoins très scrutée. 

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