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Déconfinement : des professeurs veulent faire classe dehors à partir du 11 mai

Le collectif qui signe cette tribune assure que le dispositif d'école hors les murs peut être mis en place pour tous les élèves français.[MARTIN BUREAU / AFP]

«Pourquoi donc vouloir les remettre à l’intérieur des classes à partir du 11 mai, quand élèves et enseignants auront passé toutes ces journées enfermés ?». Un collectif de chercheurs, professeurs, formateurs et acteurs associatifs s'interroge dans une tribune publiée par le Monde. Le titre du texte constitue à lui seul une réponse : «Et si nous faisions la classe dehors ?».

«Ils étaient déjà trop sédentaires, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Les voilà maintenant quasi immobiles», poursuivent les signataires, en parlant des élèves français. «Le 11 mai, les enfants auront vécu confinés deux mois. Deux mois à manquer d’air et d’espace pour la plupart d’entre eux, deux mois aussi à regarder les écrans plus que d’ordinaire.»

Après avoir fait ce constat, les membres de ce collectif n'imaginent pas demander aux écoliers, collégiens et lycéens de s'enfermer dans des salles de classe, «autant nids à microbes que continuité du confinement», dès la sortie de ce dernier.

Pour éviter cela, ils prônent l'usage de «nouveaux espaces d'enseignement» : les cours de récréation, mais aussi les «espaces extérieurs – jardins, parcs, stades, terrains de football, forêts» dont «la plupart des communes» disposent.

Pour les signataires, cette idée a d'abord un intérêt sanitaire, puisque «les établissements scolaires ne disposent souvent pas d’espaces suffisants à l’intérieur pour permettre le respect des distances minimales recommandées».

De plus, le «renouvellement de l'air» permettrait selon eux «de réduire le risque de contagion par aérosol», tout en renforçant «le système immunitaire des enfants et des enseignants, ce qui est utile en période d’épidémie».

Au delà de ça, ils défendent également un intérêt pédagogique. «Dans des pays, parfois en tête des classements internationaux comme PISA, les enfants profitent déjà largement des bienfaits des expériences régulières dans la nature», expliquent-ils. Pour appuyer leurs propos, ils prennent l'exemple du Danemark, où les élèves reprennent le chemin de l'école et découvrent «les cours en dehors de la classe».

Craignant que cette longue période de confinement ait fragilisé les enfants, le collectif insiste sur le bien-être et l'apaisement que pourrait leur apporter cette école hors les murs. «Le contact avec la nature nous fait du bien, c’est depuis des décennies un fait scientifiquement prouvé, peut-on lire dans cette tribune. Il est bon pour la santé physique et psychique, et favorise le développement cognitif, émotionnel et moteur des enfants.»

Les signataires ne doutent pas un seul instant qu'il soit possible de mettre en place de telles mesures, même dans un si court délai. Comment ? «En faisant comme pour les transports, alors que des grandes villes (comme Paris, Milan ou New York) se préparent à créer en quelques jours des kilomètres de voies cyclables temporaires et élargissent les trottoirs afin de permettre aux piétons et cyclistes de circuler de façon efficace en limitant au maximum les risques de contagion».

Le texte affirme que la classe dehors est accessible pour tous les élèves, «en ville comme en milieu rural» et quel que soit leur âge. Le tout, «en respectant les impératifs sanitaires» et «les gestes barrières».

Les membres du collectifs assurent que «des centaines d’enseignants dans le public en France pratiquent déjà la classe dehors régulièrement». Leur nombre «était d'ailleurs en train d'augmenter très rapidement», «avant la crise causée par le Covid-19». «Peu coûteux», ce dispositif d'école hors les murs constitue selon eux la meilleure des options pour une rentrée le 11 mai dans de bonnes conditions. «C'est devenu indispensable.»

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