Epidémie oblige, l'installation des conseils municipaux se déroule dans un ambiance exceptionnelle, voire hors du commun comme à Emiéville, un village du Calvados.
Pour respecter les règles d'éloignement sanitaire, le maire, Stéphane Amilcard a décidé d'organiser la séance d'installation du nouveau conseil municipal, lundi 25 mai, dans l'église du village comme le rapportent France Bleu Calvados et Ouest France. La mairie d'Emiéville étant trop petite et la salle des fêtes occupée par l'école, l'édile a donc accueilli les conseillers municipaux dans le lieu de culte. «Deux personnes par banc et un banc sur deux, on respecte largement les règles de distanciation sociale», a-t-il expliqué auprès des journaux locaux.
Le nouveau conseil municipal d’#Emiéville se réunit dans l’église du village pour élire son nouveau maire #Municipales2020 #eglise #calvados pic.twitter.com/DmPLE8FDMQ
— Ouest-France 14 (@OuestFrance14) May 25, 2020
Selon lui, «l'édifice est un bâtiment communal que nous entretenons et qui nous coûte cher en électricité, eau, impôts fonciers». Stéphane Amilcar, qui va entamer son deuxième mandat, n'a pas poussé le sacrilège jusqu'à mettre le gel hydroalcolique dans le bénitier.
Mais c'est déjà suffisant pour déclencher la colère du diocèse de Bayeux et Lisieux, qui a réagi dans un communiqué : «l’évêché rappelle que personne n’a le droit d’utiliser une église pour organiser une réunion à caractère non cultuel selon la loi, sans l’autorisation du curé. Même si la commune est propriétaire de l’église, c’est le curé qui en est affectataire». «Sans vouloir entrer dans la polémique», le diocèse en a néanmoins «référé à Monsieur le Préfet».
Stéphane Amilcar, maire sortant d’#Emiéville, prévient : « Le vote de ce soir risque d’être annulé. L’Eglise a pleuré auprès de la préfecture. Mais pas question de renoncer, ce sont nos impôts qui paient l’entretien de l’église. C’est chez nous ! » #municipales #calvados pic.twitter.com/yiTxeKDUsV
— Ouest-France 14 (@OuestFrance14) May 25, 2020
Conséquence, «le préfet m’a prévenu que l’élection risque d’être annulée», conclut Stéphane Amilcard.