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«Chemtrails» : des propos complotistes du nouveau secrétaire d'Etat Joël Giraud exhumés

En novembre 2013, Joël Giraud avait posé une question écrite au ministre de l'Ecologie de l'époque, Philippe Martin, sur les «chemtrails». En novembre 2013, Joël Giraud avait posé une question écrite au ministre de l'Ecologie de l'époque, Philippe Martin, sur les «chemtrails».[Patrick KOVARIK / AFP]

Un complotiste au gouvernement ? Nommé dimanche secrétaire d'Etat chargé de la Ruralité, le député des Hautes-Alpes Joël Giraud voit certains de ses propos refaire surface. Entre 2013 et 2014, il avait relayé l'une des théories du complot les plus courantes dans le monde, celle des «chemtrails».

Elle affirme que les traînées blanches de condensation visibles dans le ciel lors du passage d'avions correspondraient en réalité à «des épandages de produits chimiques répandus à l’insu des populations pour des raisons tenues secrètes», comme l'explique le site Conspiracy Watch, spécialisée dans l'observation des phénomènes complotistes.

En novembre 2013, Joël Giraud, alors membre du Parti radical de gauche (PRG) - il est aujourd'hui chez LREM - s'était converti à cette théorie. En tant que député, il avait adressé une question écrite au ministre de l'Ecologie, du Développement durable et de l'Energie de l'époque, Philippe Martin, sur les «chemtrails», comme l'a fait remarquer Conspiracy Watch sur Twitter.

Dans son texte, il indiquait notamment que «certains (émettaient) l'hypothèse qu'il s'agirait là d'épandage de produits chimiques provoquant d'ailleurs des maladies respiratoires chez les populations survolées», demandant au gouvernement «d'apporter des réponses précises».

Celui qui était à l'époque maire de L'Argentière-la-Bessée, dans les Hautes-Alpes, avait accordé plusieurs interviews à ce sujet durant les semaines suivantes : à StreetPress en novembre 2013, puis en février 2014 à Agence Info Libre, «un site conspirationniste gravitant dans la mouvance dieudonniste» selon Conspiracy Watch, ou encore à France 3 Provence-Alpes-Côte d'Azur en avril 2014.

Pas un phénomène naturel selon lui

A StreetPress, il avait notamment affirmé observé parfois dans le ciel des traînées «persistantes». «Je ne vois pas quelle peut être leur origine puisque je ne vois pas d’avions quand elles se produisent !», avait-il expliqué. «Les quadrillages qu’on trouve sur les grillés aux pommes dans les boulangeries ne doivent pas se reproduire dans le ciel ! Et ça ne peut pas être un phénomène naturel puisqu’il est répétitif.» A Agence Info Libre et France 3, il avait émis plusieurs théories : «des kérosènes légèrement frelatés» ou des programmes de recherche portant sur la géo-ingénierie, destinées à lutter contre l'effet de serre, assurant tout de même se «méfier de la théorie du complot».

Fin avril 2014, le député avait reçu une réponse du ministre de l'Ecologie à sa question, qui rappelait l'origine naturelle de ces traînées blanches. Elles «correspondent à une condensation de l'eau de l'atmosphère en cristaux autour des émissions normales de l'avion», avait expliqué Philippe Martin, faisant une courte synthèse des arguments scientifiques sur le sujet. «Elles ne sont pas nocives pour la santé et aucun élément ne contredit à ce jour cet état de fait», avait-il tenu à souligner. 

Joël Giraud est loin d'être le seul à croire à cette théorie du complot. Elle avait déjà fait l'objet d'une question écrite à l'Assemblée nationale en 2012, du député socialiste de Haute-Garonne Gérard Bapt, et d'une au Parlement européen en 2011, de l'élue socialiste irlandaise Nessa Childers. Selon un sondage Ifop pour la Fondation Jean-Jaurès et Conspiracy Watch, publié en février 2019, 22 % des 18-24 ans en France sont globalement d'accord avec l'idée que «certaines traînées blanches créées par le passage des avions dans le ciel sont composées de produits chimiques délibérément répandus pour des raisons tenues secrètes» (15 % de l'ensemble des sondés). 

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