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Une femme, CSP+, adepte des théories du complot : voici le portrait-robot des anti-masques

Contrairement à la France, les Etats-Unis ont déjà connu plusieurs manifestations organisées par des anti-masques. Contrairement à la France, les Etats-Unis ont déjà connu plusieurs manifestations organisées par des anti-masques. [Jeff Dean / AFP]

Avec la généralisation du port du masque dans de nombreux lieux en France, les anti-masques se font de plus en plus entendre sur les réseaux sociaux. Mais qui sont-ils ? C'est à cette question qu'a voulu répondre le chercheur Antoine Bristielle en interrogeant 1.000 membres de groupes Facebook anti-masques. Dans une enquête à paraître début septembre, il dresse leur portrait-robot, surprenant sur certains points.

L'anti-masques-type est une femme. Le sexe féminin est en effet surreprésenté (63 %) chez les personnes interrogées par le professeur agrégé de sciences économiques et sociales à Sciences Po Grenoble. Les anti-masques sont par ailleurs plutôt âgés, puisqu'ils ont en moyenne une cinquantaine d'années.

«On pourrait penser que ce sont des personnes qui n’ont pas forcément un bagage intellectuel très important», a reconnu Antoine Bristielle sur France Inter. Au contraire, elles ont en moyenne un niveau d'éducation relativement élevé (bac +2) et 36 % d'entre elles sont cadres ou issues des professions intellectuelles supérieures, soit le double de leur part dans la population française (18 %).

Plus de la moitié croit au «grand remplacement»

«L’adhésion aux différentes théories du complot est un trait caractéristique» des anti-masques, complète le doctorant en science politique dans une tribune publiée dans Le Monde. Ils sont par exemple plus de la moitié (52 %) à croire à l'existence d'un «complot sioniste» à l'échelle mondiale (contre 22 % des Français) et plus de la moitié également (56 %) à adhérer à la théorie du «grand remplacement» (25 % dans l'ensemble de la population française), selon laquelle la population française «de souche» serait progressivement remplacée par des «immigrés extra-européens».

Mais leur trait principal est leur très forte défiance vis-à-vis des institutions, en particulier politiques et médiatiques. Seulement 2 % des anti-masques ont confiance dans les partis politiques, 6 % dans l'institution présidentielle et 10 % dans les syndicats. Ainsi, 42 % d'entre eux n'ont pas voté pour un candidat au premier tour de l'élection présidentielle en 2017. «Chez ceux qui se sont exprimés, les deux candidats "antisystème", Marine le Pen (27 %) et Jean-Luc Mélenchon (19 %), sont arrivés en premier dans leurs choix», indique Antoine Bristielle dans sa tribune dans Le Monde.

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