En direct
A suivre

Paris : la Bièvre, rivière cachée depuis un siècle, devrait réapparaître

La Bièvre au début du XXe siècle, dans le quartier des Gobelins. La Bièvre au début du XXe siècle, dans le quartier des Gobelins.[DR]

La Bièvre pourrait être l'une des grandes gagnantes de l'alliance entre l'écologiste David Belliard et la maire socialiste Anne Hidalgo. Promesse de campagne, la découverture d'une partie de cette rivière méconnue, qui coule sous les pavés parisiens, pourrait devenir réalité. Un voeu en ce sens vient d'être voté au Conseil de Paris ce mercredi 7 octobre.

Porté par les écologistes, ce projet a en effet été intégré au programme d'Anne Hidalgo avec qui le candidat EELV, David Belliard, a fait alliance. «Cette rivière enfouie sous le béton depuis un siècle va pouvoir renaître. C'est une excellente nouvelle !», s'était alors enthousiasmé ce dernier début juin 2020.

Une prochaine étude de faisabilité

Un projet ambitieux qui vient de franchir sa première grande étape, puisque les élus parisiens ont voté ce mercredi en faveur du lancement d'une «étude de faisabilité», inscrite dans le programme d'investissement de cette nouvelle mandature. Celle-ci sera lancée dans le courant de l'année 2021. 

L’étude devra montrer quels tronçons pourront être découverts de ce cours d'eau qui coulait autrefois à travers, selon les repères d'aujourd'hui, du parc Kellermann (13e) au Jardin des Plantes (5e), en passant notamment par l'arrêt de métro Glacière.

«Dans le cas où il ne sera pas possible de le découvrir, car il passe parfois sous des immeubles, nous ferons des coulées vertes. C'est-à-dire des espaces végétalisés et débitumés», avait par ailleurs expliqué un membre de l'équipe de campagne de David Belliard, en juin dernier.

«un égout à ciel ouvert»

Cette rivière, qui prend sa source dans les Yvelines, est inaccessible aux Parisiens depuis 1912. Pourquoi ? «Au XIXe, les dix derniers kilomètres [entre Cachan (94) et le Jardin des plantes, lieu où elle se jetait dans la Seine], sont devenus très pollués. La faute aux artisans, comme les blanchisseurs, les tanneurs et les teinturiers, ainsi qu'aux industries qui s'en servaient», raconte Thomas Le Roux, chargé de recherche au CNRS et auteur de plusieurs articles et livres sur le sujet. 

A cette époque, l'urbanisation était galopante à Paris et les nouvelles habitations déversaient leurs déchets directement dans la Bièvre. Le cours d'eau est ainsi devenu «un égout à ciel ouvert, qui sentait très fort et qui ne contenait plus de poissons», selon le spécialiste. Ordre a donc été donné de le couvrir.

Il ne faut toutefois pas s'attendre à voir jaillir un cours d'eau bucolique, à l'image de ce qu'était la Bièvre il y a plusieurs siècles. Les bords de la rivière ont été maçonnés quelques années avant sa couverture et elle ressemble désormais à un égout. «Le projet de découverture ressemble plus à une évocation de la Bièvre qu'à sa résurgence», selon Thomas Le Roux. 

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités