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Des masques toxiques distribués par l’État aux enseignants ?

L'Éducation nationale avait distribué gratuitement des masques aux enseignants. L'Éducation nationale avait distribué gratuitement des masques aux enseignants. [JEFF PACHOUD / POOL / AFP]

Pour faire face à l’épidémie de coronavirus, l’ensemble des enseignants s’est vu remettre, gratuitement, un lot de cinq masques par l’Éducation nationale. Mais ces masques en tissu blanc, de la marque DIM, ont été traités avec une molécule potentiellement toxique.

C’est ce qu’a constaté le média spécialisé sur les questions environnementales Reporterre. Sur l’emballage en plastique de ces masques, il est effectivement mentionné que le coton a été «traité au zéolite d’argent et de cuivre, et au zéolite d’argent». Interrogé par le média, Pierre Bauduin, chercheur en physique chimie à l’Université de Montpellier, explique que les zéolites permettent de «capter et piéger des molécules dans leur structure (…) Dans le cas présent, les zéolites sont traitées avec un sel d’argent, afin de leur conférer une propriété biocide et ainsi augmenter la durée d’utilisation des masques.»

Contactée par Reporterre, la société DIM, célèbre pour sa lingerie, a tout d’abord nié l’existence de ce produit dans les masques, avant de revenir sur ses paroles et de préciser qu’il «ne s’agit pas de nanoparticules mais d’un traitement antimicrobien appliqué au tissu», donc sous forme d’argent ionique.

Or cette substance pourrait avoir des effets néfastes sur la santé, les ions argents étant en général plus toxiques que les équivalents nanoparticules d’argent métallique. 

Le média rappelle d’ailleurs que c’était l’un de ces masques que portait Emmanuel Macron lors de sa rencontre avec les lycéens à Clermont-Ferrand au mois de septembre, pendant laquelle il s’était étouffé. La séquence avait fait le tour des réseaux sociaux. 

Les syndicats et collectifs d’enseignants n’ont pas tardé à se faire entendre : SNES-FSU a demandé qu’une expertise indépendante soit menée sur ces masques DIM, et Snudi-Force Ouvrière en Mayenne a annoncé lancer une procédure d’alerte. Le ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, qui dans un premier temps ne souhaitait pas s’exprimer sur cette affaire, a finalement déclaré sur RTL qu’il s’agissait «d’une information surprenante qui mérite vérification». 

Ces masques ont par ailleurs fait l’objet d’une note de l’ARS Bretagne, qui affirme qu'ils ne seraient pas suffisamment efficaces pour les adultes qui travaillent à l’école primaire, où les enfants ne sont pas masqués. Santé Publique France préconise plutôt le port du masque chirurgical si l'on est en contact avec des individus non-masqués. 

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