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Attentat de Conflans : pourquoi l'observatoire de la laïcité est-il ciblé par le gouvernement ?

La statue de Marianne, place de la République, à Paris. La statue de Marianne, place de la République, à Paris. [GERARD JULIEN / AFP]

«La menace contre la République a radicalement changé», affirment les services du Premier ministre. L’Observatoire de la laïcité doit donc s’adapter, nécessitant un renouvellement de sa direction, estiment-ils. De sorte qu’ils deviennent un véritable allié du gouvernement dans sa lutte contre les séparatismes, sans tomber constamment dans les accusations d’islamophobie.

La charge de l’exécutif est violente contre cette instance, chargée d’assister le pouvoir en produisant des études et en rendant des avis sur la laïcité. «L'Observatoire doit évoluer, parce qu’on ne peut pas se contenter de publication de rapports et de guides pédagogiques pour accompagner l’action du gouvernement», signale Matignon.

«Il doit évoluer, parce qu'il doit être possible en France de défendre la laïcité sans être taxé d’islamophobie et de défendre la laïcité sans être instrumentalisé politiquement», ajoute l’équipe du Premier ministre. Un renouvellement est donc nécessaire, afin de lutter plus efficacement, et avec cette instance, contre les séparatismes. Une «conception qui n’est pas partagée par tous», explique-t-on.

La défense des musulmans, plus que la laïcité

Le premier visé serait son rapporteur général, Nicolas Cadène, dévoile Le Point. Ses prises de position, jugées ambigües, ne plaisent pas du tout au gouvernement. «Il semble plus préoccupé par la lutte contre la stigmatisation des musulmans que par la défense de la laïcité», déplore ainsi un proche de Marlène Schiappa, ministre déléguée à la Citoyenneté, dans l'hebdomadaire.

Sa proximité avec le CCIF (Collectif contre l’islamophobie en France), association très décriée et dont Gérald Darmanin souhaite la dissolution, énerve également. Il lui est ainsi reproché de ne pas être un «vrai laïque», de prôner l’apaisement et de se focaliser uniquement sur l’extrême droite, «alors que les militants islamistes piétinent tous les jours la République». Selon la même source, sa crédibilité n’existe plus. Son remplacement semble être acté.

Des dirigeants habitués aux polémiques 

Il devrait s’accompagner de celui de Jean-Louis Bianco, président de l’Observatoire. Une fin de parcours pour les deux hommes, issus des rangs socialistes et placés là en 2013 sous le quinquennat de François Hollande, qui ont multiplié les polémiques.

Leurs prises de position ont en effet souvent donné lieu à des accusations de laxisme face à la montée de l’islamisme. Ils s’étaient ainsi prononcés contre les arrêtés anti-burkini, contre l’interdiction du port du voile à l’université et pour proposer des repas de substitution sans porc dans les cantines scolaires. Ils avaient également pris la défense de Maryam Pougetoux, vice-présidente de l’Unef qui s’était présentée voilée à l’Assemblée nationale, et des mamans qui accompagnaient les sorties scolaires ainsi vêtues.

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