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Hommage à Samuel Paty : une grève pour la rentrée ?

Certains syndicats dénoncent un hommage «au rabais». [Photo d'illustration / BERTRAND GUAY / AFP].

Alors que la rentrée des vacances de la Toussaint a lieu ce lundi 2 novembre, le Snes-FSU, l'un des principaux syndicats enseignants du pays, a déposé pour toute la semaine un préavis de grève. Raison de la colère : l'hommage à Samuel Paty dans les écoles revu a minima par le ministère.

Au départ, pour préparer le retour des élèves en classe, le ministre de l'Education, Jean-Michel Blanquer, avait accédé à la demande des organisations syndicales en indiquant qu'un temps d'échange serait organisé pour le personnel éducatif en ce lundi de rentrée de 8 h à 10 h.

Concrètement, un peu plus de deux semaines après l'assassinat de Samuel Paty, professeur d'histoire-géographie assassiné à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines) le 16 octobre dernier, ce moment visait, pour les enseignants, à se préparer collectivement pour parler au mieux aux élèves de cet attentat islamiste, en veillant à trouver les mots justes et dans le respect des convictions de chacun.

Or, dès vendredi soir, soit deux jours seulement avant la rentrée, le ministère est revenu sur sa décision en annulant ce temps d'échange. Raison invoquée : la sécurité des élèves en lien avec des considérations liées au plan Vigipirate.

Hier, dans une interview au Parisien, Jean-Michel Blanquer a par ailleurs nuancé ses propos en indiquant que l'arrivée à 10 h était «une hypothèse», qui posait également selon lui «un problème de transport scolaire» pour un certain nombre de collectivités locales.

Ce faisant, la rentrée a finalement lieu aujourd'hui aux horaires habituels, et non plus à 10 h et, officiellement, un «temps pédagogique», non obligatoire pourra être organisé autour des valeurs républicaines, soit aujourd'hui, soit plus tard. En l'état, pour ce lundi, seuls subsistent donc une minute de silence en classe et la lecture de la «Lettre aux institutrices et aux instituteurs» de Jean Jaurès.

«La décision du Ministère est indigne»

Pour le Snes-FSU, cette réorganisation a été perçue comme une décision «indigne», comme il l'a écrit, hier, sur son site, et le syndicat appelle donc les professeurs à se réunir malgré tout de 8 h à 10 h pour pouvoir rendre hommage à Samuel Paty comme ils l'auront décidé collectivement. Dans le cas contraire, ils menacent de faire grève si ce temps d'échange de deux heures leur serait refusé.

«SamuelPaty a été assassiné. Décapité. Parce qu'il faisait son métier. La décision du Ministère d'un hommage au rabais est indigne. Organisons lundi un hommage digne de ce nom. Samuel Paty a payé de sa vie son engagement professionnel. Nous lui devons au moins ça», a notamment écrit, samedi, sur Twitter, Sophie Vénétitay, professeur de Sciences économiques et sociales et secrétaire générale adjointe du Snes-FSU.

A cette colère, déjà très vive, les enseignants pourraient en outre faire entendre leurs inquiétudes sur le nouveau protocole sanitaire qui entre en vigueur dans les établissements scolaires précisément ce lundi 2 novembre.

A ce sujet, Frédérique Rolet, secrétaire générale du Snes-FSU, a dénoncé un nouveau réglement pour «rien».  

«Il n’y a rien de nouveau ! Ils disent qu’il faut limiter le brassage mais comment ? On a le même nombre d’élèves, le même nombre de classes. C’est de la pure communication !», a-t-elle ainsi fustigé sur franceinfo.

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