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Confinement : un syndicat d'enseignants dénonce «l'impréparation permanente de l'école»

Jusqu'ici seulement imposé dans les collèges et lycées, le port du masque sera désormais obligatoire pour les élèves d'écoles primaires, dès six ans. Une mesure jugée insuffisante par le SNUipp-FSU, si elle ne s'accompagne pas de distanciation physique et de «non-brassage».[Damien Meyer / AFP]

«Il faut cesser avec cette impréparation permanente de l'école», clame le Syndicat national unitaire des instituteurs, professeurs des écoles et PEGC (SNUipp-FSU), dans un communiqué publié jeudi 29 octobre. A l'heure du reconfinement, ces enseignants dénoncent un manque d'anticipation et d'investissement de la part du gouvernement dans la gestion de la crise en milieu scolaire.

Contrairement à ce qui avait été décidé au printemps, les écoles, collèges et lycées resteront ouverts pendant ce deuxième confinement. Le SNUipp-FSU estime la décision «nécessaire pour ne pas encore davantage accroître les inégalités scolaires, notamment pour les enfants des familles populaires, comme pour maintenir le rôle social de l'école».

Mais, selon les membres du syndicat, ce maintien ne doit pas se faire à n'importe quelles conditions : «il ne faut mettre en danger ni les élèves, ni les personnels et ni la société au final». Or, ils estiment que le protocole présenté ne peut pas être appliqué en effectif complet.

Ces enseignants prônent l'activation «de la première hypothèse du plan de continuité pédagogique», à savoir «l'accueil de demi-groupes d'élèves permettant ainsi distanciation physique et non-brassage». L'idée est d'offrir une «scolarisation à mi-temps» à tous les enfants, en instaurant une «rotation des groupes». Pendant qu'une partie des élèves est à l'école, l'autre est accueillie «par des structures périscolaires».

Le port du masque, désormais imposé dès l'âge de six ans, «ne pourrait remplacer la distanciation et le non brassage», alerte le SNUipp-FSU. D'ailleurs, la mesure n'est viable que si le ministère fournit «tous les équipements nécessaires à une bonne protection des personnels et des élèves (masques chirurgicaux, gel hydroalcoolique, nettoyage, sanitaires en nombre suffisant, moyen d'aération renforcés...), sans oublier le retour à une mise à l'abri des personnels vulnérables».

Globalement, ces enseignants reprochent un manque d'anticipation au gouvernement et déplorent que ce dernier n'ait «pas investi dans l'école en recrutant des personnels permettant une baisse des effectifs ou en aménageant les locaux». Aussi, pour ne plus être constamment dans la réaction, ils attendent du ministère qu'il se penche dès maintenant sur «les moyens d'un maitien du lien scolaire à distance», au cas où la circulation du virus nécessite la fermeture des écoles dans un avenir proche.

Pour la rentrée des vacances de la Toussaint, les membres du SNUipp-FSU réclament davantage de temps pour se préparer, avec un retour en classe repoussé «au mardi 3 novembre», sans pour autant abandonner «les conditions prévues pour rendre hommage à Samuel Paty».

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