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Médicaments : l’UFC-Que Choisir alerte sur les pénuries et en appelle à l’Etat

Les pénuries de médicaments devraient être six fois supérieures cette année par rapport à 2016, selon UFC-Que Choisir.[ANDY BUCHANAN / AFP]

Face à l’explosion des pénuries de médicaments en quelques années et aux réponses qu’elle juge déficiente de la part des laboratoires, l'association UFC-Que Choisir a demandé à l’Etat de mettre en place des mesures pour endiguer le problème.

Elle a recensé que le nombre de pénuries est passé de 405 en 2016 à presque trois fois plus en 2019. Cette année, 2.400 ruptures devraient être constatées, soit «six fois plus qu'il y a quatre ans», note l'étude dévoilée par l’association, citant l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM). Une situation d'autant plus alarmante que ces pénuries concernent des médicaments dits d'intérêt thérapeutique majeur (MITM), «pour lesquels une interruption de traitement peut être susceptible de mettre en jeu le pronostic vital des patients».

Les laboratoires pointés du doigt

UFC-Que Choisir déplore par ailleurs que les laboratoires pharmaceutiques apportent des solutions «rarement à la hauteur des enjeux sanitaires». Ainsi, dans 30% des situations, les industriels renvoient vers un autre médicament, alors que «les substitutions peuvent entraîner des effets secondaires plus importants, ou nécessiter un temps d’adaptation à la nouvelle posologie, particulièrement pour les patients âgés», selon l'UFC.

Dans 12% des cas, les producteurs orientent «vers des solutions de derniers recours», comme la diminution de la posologie. Enfin, dans près d'un cas sur cinq (18%), les laboratoires «ne proposent tout simplement aucune solution de substitution».

Des pénuries pour les médicaments les moins chers

L'association souligne par ailleurs que ces pénuries ne touchent que rarement les molécules récentes les plus onéreuses. Sur la liste des 140 médicaments signalés en rupture de stock et en tension d'approvisionnement par l'ANSM au 15 juillet 2020, les médicaments indisponibles sont prioritairement des produits anciens (75% sont commercialisés depuis plus de 20 ans) et peu coûteux (les trois quarts coûtant moins de 25 euros).

L'association de consommateurs déplore également la réponse des pouvoirs publics, notant que seules deux sanctions ont été prononcées par l'ANSM pour rupture de stock contre des laboratoires en 2019. En réaction, UFC-Que Choisir plaide pour plusieurs mesures, dont l'obligation pour les laboratoires de constituer «des stocks suffisants pour répondre aux besoins des usagers du système de santé pour l'ensemble des médicaments d'intérêt thérapeutique majeur».

Elle réclame par ailleurs le développement d'une production publique de médicaments, «à même d'assurer la fabrication continue de ceux délaissés par les laboratoires».

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