Après avoir été présentés à la justice ce dimanche 29 novembre, les quatre policiers mis en cause dans l'agression du producteur de musique Michel Zecler ont été mis en examen. Deux d'entre eux ont été écroués.
Trois jours après l'éclatement de ce scandale et dans un contexte politique tendu pour le gouvernement, le procureur de Paris Rémy Heitz a tenu en fin d'après-midi une conférence de presse dans laquelle il a également annoncé que la détention provisoire avait été requise pour trois de ces agents.
Le parquet de Paris a requis par ailleurs un placement sous contrôle judiciaire pour le quatrième policier, «auteur présumé du jet de grenade».
Un juge d'instruction chargé d'enquêter
Dans cette affaire, «la justice s'attachera à faire toute la lumière sur ces faits, dans le respect des principes qui la gouvernent», a insisté le procureur Rémy Heitz, en ajoutant qu'un juge d'instruction serait chargé d'enquêter sur chaque élément.
Durant leur garde à vue, les trois premiers fonctionnaires de police ayant tenté d’entrer dans le studio ont expliqué les coups «par la panique dans ce local dont ils ne parvenaient pas à s’extraire», a indiqué Rémy Heitz.
Ces agents, bien notés par leur hiérarchie, ont admis que les coups portés n’étaient «pas justifiés», mais ils «contestaient les propos racistes», affirmés par Michel Zecler et par un témoin.
Les quatre policiers avaient été placés ce dimanche en garde à vue dans les locaux de l'Inspection générale de la police (IGPN).
Ils sont visés par une enquête ouverte mardi dernier par le parquet pour «violences volontaires par personne dépositaire de l'autorité publique» avec la circonstance aggravante de «racisme» et «faux en écriture publique» .
Michel Zecler contacté par l'Elysée
De sources concordantes, parmi lesquelles CNEWS et franceinfo, la présidence de la République a enfin appelé samedi Michel Zecler pour lui rappeler que pour Emmanuel Macron, ce que le producteur de musique avait vécu est «une honte». Un appel qu'a depuis confirmé l'avocate de Michel Zecler à l'Agence France-Presse.
Les images que nous avons tous vues de l’agression de Michel Zecler sont inacceptables. Elles nous font honte. La France ne doit jamais se résoudre à la violence ou la brutalité, d’où qu’elles viennent. La France ne doit jamais laisser prospérer la haine ou le racisme.
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) November 27, 2020
Le chef de l'Etat était justement intervenu vendredi soir dans ce dossier en dénonçant sur les réseaux sociaux, et dans les mêmes termes, «l'agression inacceptable» de Michel Zecler par des policiers, en parlant «d'images qui nous font honte».
Emmanuel Macron a également réclamé une police «exemplaire».