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Notre-Dame de Paris : de l'art contemporain dans la cathédrale, pourquoi l'idée fait polémique ?

Après la polémique autour de la reconstruction de la flèche, une autre s'est créée autour de l'aménagement intérieur de la cathédrale. Après la polémique autour de la reconstruction de la flèche, une autre s'est créée autour de l'aménagement intérieur de la cathédrale.[© Martin BUREAU / AFP]

Remplacer les vitraux existants pour des oeuvres contemporaines ou encore changer les chaises en paille par des bancs plus modernes, c'est ce que propose Mgr Michel Aupetit, archevêque de Paris. S'il ne s'agit que de propositions, plusieurs voix se sont pourtant élevées contre.

Tout a commencé lorsque Mgr Michel Aupetit, archevêque de Paris, a évoqué devant des prêtres de son diocèse l'éventualité d'intégrer l'art contemporain à la cathédrale avec le remplacement des anciens vitraux, mais aussi avec la création d'un mobilier plus moderne. Celui qui est responsable du fonctionnement intérieur de Notre-Dame de Paris envisagerait de faire appel à des artistes contemporains pour réaliser ces nouvelles oeuvres.

Pour ce faire, Mgr Michel Aupetit a même constitué un groupe de travail formé par plusieurs membres du clergé à l'instar du vicaire général de l’archidiocèse de Paris, Benoist de Sinety, mais aussi d'autres grands noms du monde culturel, comme l'ancien président du Louvre, Henri Loyrette. Ensemble, ils sont notamment chargés de réfléchir au futur aménagement du lieu de culte et à un meilleur accueil des millions de visiteurs annuels.

La compétence revient à l'Etat

Et si aucune commande concrète n'a encore été formulée, la nouvelle a fait rapidement réagir. Et la première à avoir fait part de ses reticences face à cette annonce n'est autre que la ministre de la Culture, Roselyne Bachelot, qui a jugé «irrecevable» de remplacer les anciens vitraux par des nouveaux. «Le clergé est habilité à amener du mobilier cultuel» mais «les vitraux ne sont pas du mobilier» et «l'Etat est compétent sur tous les décors intérieurs», a rappelé la ministre.

Roselyne Bachelot a également invoqué la Charte de Venise, signée par la France en 1964, qui impose «que l’on restaure les monuments historiques dans le dernier état connu». Cette convention internationale rend, selon elle, «absolument impossible toute dépose des dits vitraux et leur remplacement par des oeuvres modernes. La chose est pour moi irrecevable et contraire aux conventions que nous avons signées».

Autre argument invoqué : la plupart des vitraux de la cathédrale ont survécu à l'incendie. Et s'il n'est pas question de remplacer les plus célèbres d'entre eux, dont la grande «Rose du Midi», le projet de Mgr Michel Aupetit prévoit bien de remplacer les vitraux des chapelles latérales – appelés grisailles – par des nouvelles, plus colorées. Un projet rejeté par la ministre de la Culture, qui a néanmoins envisagé «que des éléments décoratifs plus modernes et plus actuels puissent être amenés dans une chapelle».

Vers une nouvelle décoration intérieure ?

Qu'à cela ne tienne, Mgr Michel Aupetit aurait déjà fait appel, selon les informations du Figaro, à la scénographe muséale Nathalie Crinière ainsi qu'au spécialiste des grands éclairages, Patrick Rimoux, pour revoir le mobilier de Notre-Dame de Paris. Les traditionnelles chaises en paille pourraient alors être complètement revisités, remplacées par des bancs lumineux ? C'est en tout cas la rumeur qui court. Reste encore à convaincre l'opinion publique et... l'Elysée.

Pour rappel, une première polémique était née lorsque s'était posée la question de reconstruire à l'identique ou non la flèche détruite de Notre-Dame de Paris. Le ministère de la Culture, tout comme la Commission nationale du patrimoine, s'étaient alors majoritairement prononcés pour, écartant au passage toutes les propositions architecturales quelque peu novatrices, qui avaient été avancées par un certain nombre de cabinets d'architecte.

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