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Tout savoir sur le nouveau porte-avions français

Le successeur du Charles-de-Gaulle (photo) sera plus long et plus gros.[FRENCH NAVY / AFP]

Les premières informations concernant le futur porte-avions de la marine nationale, dont la construction doit débuter en 2025, ont été dévoilées mardi par Emmanuel Macron et Florence Parly, ministre des Armées.

Propulsion nucléaire

Emmanuel Macron a indiqué que le futur porte-avions sera nucléaire. Un choix permettant une meilleure autonomie que la propulsion diesel. Les anciens bâtiments Clemenceau et Foch devaient ainsi se ravitailler en carburant tous les deux ou trois jours, quand le Charles-de-Gaulles (nucléaire lui aussi) le fait tous les dix jours, pour les avions, les munitions et les vivres. En revanche, ce type de propulsion nécessite une mise hors service du bâtiment durant près de deux ans tous les dix ans, pour remplacer le combustible.

Ce choix du nucléaire s’explique aussi, et surtout, par l’importance de conserver la compétence française concernant les réacteurs embarqués. Un aspect primordial de la dissuasion nucléaire. Car cette technologie de pointe est également utilisée pour assurer la discrétion acoustique des futurs sous-marins, fers de lance de cette dissuasion.

Cela permettra ainsi de maintenir des bureaux d’étude, ingénieurs, techniciens à un niveau suffisant, sans crainte de perdre une compétence très compliquée, voire impossible, à rattraper. «Si on en est là avec l’EPR aujourd’hui (réacteur nucléaire civil en construction qui accumule retard et surcoûts), c’est parce qu’EDF a perdu la compétence et si on veut que ça n’arrive pas dans la défense, il faut préserver la compétence», a ainsi pris en exemple le sénateur Cédric Perrin (LR).

Remplaçant du Charles-de-Gaulle

Le nouveau porte-avions devrait être mis à l’eau pour ses premiers essais en 2036, a indiqué Florence Parly. Une période qui coïncide avec celle où l’actuel fleuron de la marine française, le Charles-de-Gaulle, doit arrêter de servir (2038). La France n’aura donc pas deux porte-avions en fonction au même moment. Il s’agira simplement d’une succession.

De quoi décevoir certainement ceux qui souhaitent absolument que la France puisse posséder deux porte-avions simultanément, afin que l’un soit toujours en mer. Ce n’est plus le cas depuis les fins de service du Clemenceau (1997) et du Foch (vendu au Brésil en 2000).

Géant des mers

Le futur porte-avions sera massif. Il pèsera 75.000 tonnes et sera long de 300 mètres. Pour se faire une idée, il sera plus grand, tout en étant plus léger, que le paquebot de croisière Queen Elizabeth (294 mètres et 90.000 tonnes), lancé en 2010. Il dépassera aussi largement les mensurations du Charles-de-Gaulle (261 mètres pour 42.000 tonnes), et devancera également ses deux homologues britanniques (par contre, les onze porte-avions américains sont plus gros).

Son gabarit lui permettra d’accueillir jusqu’à 30 avions de combat Scaf, qui succèderont aux Rafales (et qui seront eux aussi plus gros). Son équipage comportera 2.000 marins. Des catapultes électromagnétiques, plus longues que celles actuellement utilisées mais capable de propulser des appareils plus lourds, pourront y être installées.

Il devra aussi pouvoir recevoir un armement plus moderne, avec des armes à énergie dirigée (qui n’émettent pas de projectiles) et des drones.

Très coûteux

Si aucune somme n’a été avancée pour le moment, le coût d’un tel porte-avions «sera très certainement supérieur à 5 milliards d’euros», a estimé un rapport de sénateurs, en juin dernier. Développement et construction compris. Le prix est supérieur à un bâtiment à propulsion diesel, mais le coût de fonctionnement sera ensuite «plutôt inférieur», assurent les services du ministère des Armées.

En 2021, 117 millions d’euros seront alloués pour des études techniques et des esquisses, sur un total de 900 millions d’ici 2025, quand la construction débutera.

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