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Explosion de la rue de Trévise : deux ans après, les victimes se mobilisent pour accélérer les procédures d'indemnisation

Deux ans jour pour jour après l'explosion de gaz mortelle survenue rue de Trévise le 12 janvier 2019, plusieurs dizaines de victimes ont participé ce mardi à un rassemblement organisé à l'occasion du deuxième anniversaire de cette tragédie qui a fait 4 morts. Aujourd'hui, près de 400 sinistrés demandent à être indemnisés au plus vite.

Car c'est la terrible tragédie qui continue de se jouer, deux ans après la première : la quasi majorité des personnes sinistrées attendent toujours d'être indemnisées. «C'est incroyable qu'au bout de deux ans, dans une ville comme Paris, qui n'avait pas connu une telle catastrophe depuis 40 ans, rien n'ait été fait pour aider les gens à survivre et à sortir la tête de l'eau», s'insurge d'ailleurs à ce sujet Dominique Paris, la présidente de l'association de victimes Trévise Ensemble.

«Cette année, l'heure est toujours au recueillement mais aussi davantage au bilan», a-t-elle déclaré devant la foule, ajoutant que depuis la mise en examen en septembre 2020 de la mairie de Paris et du syndic de copropriété de l'immeuble pour «homicides et blessures involontaires», le «soufflet» était «retombé». Et de confier : «certains d'entre nous sont dans des difficultés financières très importantes».

Des procédures en nombre

Et pour tenter de se faire indemniser au plus vite, et remonter la pente, les victimes ont lancé plusieurs procédures. Toutes vaines. Le 22 septembre dernier, les membres de l'association Trévise Ensemble avaient cru être enfin entendus, après un entretien avec Frédérique Calandra, la Déléguée interministérielle à l’aide aux victimes (DIAV), le préfet d'Ile-de-France et le procureur de la République de Paris. A l'époque, ils espéraient aboutir à la signature d'un accord-cadre d'indemnisation pour les victimes.

Selon Dominique Paris, il est en effet courant, lors d'accidents collectifs, que les victimes soient dédommagées par les assurances des responsables potentiels avant même la fin du procès. Ces sommes couvrent notamment les honoraires d'avocats ou de médecins. Des propos corroborés par Me Jonas Haddad, l'avocat de Trévise Ensemble et de l'association VRET (Victimes Rescapés Explosion Trévise), qui plaide pour la mise en place de cet accord-cadre. Ou pourquoi pas pour la création d'un groupement d'intérêt économique et d'une association ad hoc.

Plus récemment encore, en janvier, une centaine de victimes ont décidé d'assigner en justice l'entreprise de distribution de gaz GRDF, qui n'a jamais été inquiétée jusqu'alors, afin qu'elle les indemnise au titre de la responsabilité civile. «Les victimes de la catastrophe ont d'ores et déjà donné instruction à leurs avocats d'assigner GRDF en référé afin que ce soit constaté leur droit à réparation intégrale», pouvait-on lire dans le courrier diffusé un collectif de 17 avocats.»

Des expertises toujours en cours

Sauf que pour l'instant, l'enquête est toujours en cours. «Certains protagonistes essaient de faire traîner la procédure en réclamant des expertises et des contre-expertises», a ainsi fait savoir Me Jonas Haddad, faisant notamment référence à la mairie de Paris mise en examen dans ce dossier depuis mi-septembre 2020.

De son côté, l'avocate de la mairie de Paris, Me Sabrina Goldman, a estimé que la création d'un fonds national d'indemnisation était «la manière la plus adaptée pour répondre à la demande légitime des victimes d'être indemnisées demain». Une procédure qui enverrait «dans les limbes la possibilité d'une indemnisation rapide», répond Me Jonas Haddad. «Aujourd'hui, personne n'a pris ses responsabilités [...] On a l'impression de demander la charité», a déploré Linda Zaourar, la présidente de l'association VRET.

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