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Le coronavirus circulait déja en France dès novembre 2019, selon l'Inserm

Cette étude est basée sur l’analyse rétrospective d’échantillons de sérum collectés entre novembre 2019 et mars 2020. Cette étude est basée sur l’analyse rétrospective d’échantillons de sérum collectés entre novembre 2019 et mars 2020.[Thomas SAMSON / AFP]

La chronologie de la pandémie de coronavirus remise en cause. Une étude de l'Inserm relayée ce mercredi affirme que le Covid-19 circulait en France dès le mois de novembre 2019, soit avant le tout premier cas identifié dans le monde, à Wuhan, en Chine, en décembre de la même année.

Une allégation basée sur un haut niveau de preuves, puisqu'elle provient de l'analyse de plus de 9.000 échantillons de sérum collectés entre novembre 2019 et mars 2020, dans le cadre de la plus grande cohorte française (215.000 adultes), baptisée «Constances». Une étude publiée dans la revue scientifique European Journal of Epidemiology le 6 février dernier.

Ces échantillons ont tous fait l'objet d'un test rapide destiné à détecter les anticorps anti-SARS-CoV-2 (le virus à l'origine de la maladie Covid-19), puis ceux rapportés positifs ont été soumis à un second test, plus spécifique, afin d'éviter les «faux positifs». Ce sont ainsi 44 échantillons qui se sont révélés positifs aux deux tests, dont 13 prélevés entre le 5 novembre 2019 et le 30 janvier 2020.

Sur ces 13 personnes, 11 ont répondu à un questionnaire qui leur a été envoyé. Parmi elles, «cinq participants ont (...) présenté des signes de maladies respiratoires virales, et huit ont été en contact étroit avec des personnes qui présentaient de tels signes ou ont signalé des situations à risque d’exposition potentielle au SARS-CoV-2», explique l'Inserm dans un article paru sur son site.

Dans le même sens que des études italiennes

«Dans plus de la moitié des cas, on a affaire à des gens qui ont voyagé ou qui ont été en contact avec des personnes ayant été malades», indique au Monde Fabrice Carrat, directeur de l’Institut Pierre-Louis d’épidémiologie et de santé publique. «L’un des cas avait voyagé deux mois en Asie et est revenu début décembre en France… Un autre est médecin, ce qui est aussi un facteur de risque», ajoute-t-il.

Ainsi, «ces résultats suggèrent que dès les mois de novembre et décembre, le taux de contamination dans la population française est déjà de l’ordre d’un cas pour mille», assure Fabrice Carrat. Le virus était donc présent dans l'Hexagone dès novembre 2019, soit avant le premier cas documenté en Europe, celui du Français Amirouche Hammar, hospitalisé fin 2019. Après des analyses rétrospectives menées en mai 2020, l'hôpital s'était rendu compte que cet habitant de Bobigny (Seine-Saint-Denis) était en fait positif au Covid-19 dès le 27 décembre 2019.

De même, le coronavirus circulait donc en France avant le premier cas enregistré à Wuhan, le 8 décembre 2019. Ces données confirment des études italiennes, affirmant que le Covid-19 était présent en Italie dès l'automne 2019, et suggèrent «une circulation antérieure du SARS-CoV-2 en Europe que celle initialement rapportée». «La question que nous nous posons désormais, c’est de savoir si le virus était déjà en France en septembre et pourquoi pas en août», explique au Monde l’épidémiologiste Marie Zins, principale investigatrice de la cohorte «Constances». Le mystère des origines du coronavirus est encore loin d'avoir été élucidé.

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