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Explosion de la rue de Trévise : les victimes bientôt reçues au ministère de la Justice

Les victimes devraient être prochainement reçues place Vendôme. Les victimes devraient être prochainement reçues place Vendôme.[© JACQUES DEMARTHON / AFP]

Un peu plus de deux ans après l'explosion de gaz survenue rue de Trévise (9e) en janvier 2019 – causant la mort de 4 personnes et en blessant une soixantaine d'autres – les victimes ont obtenu des garanties quant à leurs très attendues indemnisations, a-t-on appris ce jeudi 18 mars. Elles devraient bientôt être reçues au ministère de la Justice.

Des garanties obtenues à l'issue d'une réunion organisée par la mairie du 9e arrondissement ce lundi 15 mars, en présence notamment de Frédérique Calandra, la déléguée interministérielle à l’aide aux victimes, qui a annoncé qu'«une réunion serait organisée entre les parties concernées par ce dossier et par le ministère de la justice». L'objectif de cette réunion étant «de trouver le chemin d’un accord permettant une prise en charge satisfaisante des victimes».

«Aller vite et être efficace»

Une étape importante selon la présidente de l'association de victimes Trévise Ensemble, Dominique Paris, qui rappelle que «cela plus de deux ans que les victimes attendent ça». «On a conclu qu'une réunion serait organisée le plus rapidement possible, avec Madame Calandra mais aussi avec la Ville de Paris, afin d'avancer sur cet accord-cadre d'indemnisation pour les victimes», explique ainsi Dominique Paris, qui ajoute que tout le monde a acté «qu'il fallait aller vite et être efficace» et «qu'il fallait offrir des indemnisations décentes».

Il y a 6 mois déjà, une rencontre avait eu lieu avec Frédérique Calandra – qui venait de prendre ses fonctions en tant que déléguée interministérielle à l’aide aux victimes – et les associations de victimes. Ces dernières – les Victimes et rescapés de l'explosion de la rue de Trévise (VRET) et Trévise Ensemble –  avaient alors placé tous leurs espoirs sur la mise en place de cet accord-cadre d'indemnisation. Sans que cette rencontre n'ait finalement été suivie d'actes concrets.

«aucune reconnaissance du statut de victime»

Or, il y a une certaine urgence à avancer sur cette question, quand on sait que 100 % des blessés physiques de l'explosion n'ont pas été indemnisés. Tous ceux qui travaillaient dans les deux hôtels touchés ainsi que les touristes qui y séjournaient «n'ont pas du tout été indemnisés», explique Linda Zouarar, la présidente de l'association des Victimes et rescapés de l'explosion de la rue de Trévise (VRET), qui ajoute que «certains sont handicapés à vie».

«Normalement, ils auraient dû être indemnisés, mais leurs indemnisations sont liées à la question du bâti. C'est-à-dire que tant que les expertises ne sont pas finies sur ce volet, il n'y a aucune reconnaissance du statut de victime», expose Linda Zouarar. Une dure réalité que vivent des dizaines de blessés, qui doivent avancer leurs frais médicaux. «Oui, ils bénéficient de la sécurité sociale et d'une mutuelle, mais qui ne prennent pas en charge les dépassements d'honoraires [des médecins], et tant que l'accord-cadre n'est pas débloqué, tout cela est à la charge des victimes», témoigne la présidente de l'association VRET.

Et d'ajouter : «tout le monde est victime dans cette histoire, mais il y a des touristes qui venaient de province ou de l’étranger qui se retrouvent au milieu de tout ça, alors qu’ils n’ont rien à y faire […] et qui se retrouvent à payer des frais de déplacement pour venir voir leur avocat ou assister à une convocation pour expertise. Cela fait deux ans que les institutions auraient dû faire le nécessaire, mais que ça traîne».

VERS LA CRÉATION D'UNE ASSOCIATION ?

Pour l'instant, les deux associations de victimes se dirigent vers la solution proposée depuis plusieurs mois de créer une association, réunissant tous les protagonistes de l'explosion. C'est-à-dire avec les assocations de victimes, la Ville de Paris, ERDF et l'immeuble du 6, rue de Trévise d'où est partie l'explosion. «C'est LA solution aujourd'hui», témoigne Dominique Paris, qui souligne qu'une gouvernance serait instaurée «pour gérer l'association ainsi que les fonds et les indemnisations».

Elle rappelle également qu'il avait un temps été question de créer – à la demande de la maire de Paris Anne Hidalgo – «un fonds national d'indemnisation ad hoc». «Pas besoin d'une loi pour créer un fonds d'indemnisation» alors qu'«une association à laquelle la ville de Paris, GRDF et les assureurs participeraient» suffirait amplement, avait alors fait savoir Me de Froment, l'avocat mandaté par la maire du 9e arrondissement, Delphine Bürkli. Cette option a de toute façon été «définitivement écartée par Frédérique Calandra», selon Dominique Paris. Tous les espoirs sont désormais placés sur la réunion à venir au ministère de la Justice.

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