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Paris : les communistes font voter un «plan d'urgence» pour la jeunesse

La distanciation physique respectée au Crous, à Paris. La distanciation physique respectée au Crous, à Paris.[© Martin BUREAU / AFP]

Convaincu que la jeunesse doit être la priorité de ce mandat, le groupe des communistes parisiens – présidé par Nicolas Bonnet-Ouladj – a déposé une délibération ce mercredi 2 juin au conseil de Paris visant à mettre en place un «plan d'urgence» dédié aux jeunes. Il a été adopté.

«Tous les voyants de la jeunesse sont au rouge», explique Nicolas Bonnet Ouladj, qui rappelle que «17 % des jeunes vivent sous le seuil de pauvreté à Paris» et qu'ils sont les «premiers touchés par le chômage». Pire, selon des chiffres de l'OMS cités par l'élu, 47 % d'entre eux souffriraient de troubles d'anxiété, alors que le suicide est la première cause de mortalité chez les jeunes.

Un constat amer qui a poussé le groupe communiste à travailler sur des réponses concrètes réunies dans un grand plan d'urgence, dont l'objectif est d'améliorer le quotidien des jeunes Parisiens et les sortir de leur isolement. Et d'assurer : «une seule mesure ne suffira pas à régler les problèmes de la jeunesse, le Conseil de Paris doit en débattre et doit prendre des mesures concrètes».

«Sept mesures concrètes»

Au total, 7 mesures ont été proposées par le groupe, dont la première vise à améliorer le «recours au droit» des jeunes. Aujourd'hui, s'il existe de nombreux dispositifs d'accès au logement, d'accès à la culture ou encore un fonds d'aide financière, détaille Nicolas Bonnet-Ouladj, peu de jeunes semblent se les approprier pleinement. Soit parce qu'ils ne sont pas au courant, soit parce que les lourdeurs administratives les freinent.

Pour remédier à cela, l'élu communiste veut créer une permanence d'accès au droit et un pilotage transversal de l'ensemble des dispositifs mis à la disposition de la jeunesse. Et propose que la Maison de la Jeunesse – qui doit voir le jour d'ici peu dans la mairie du 1er arrondissement – soit le centre névralgique de cette permanence, et devienne ainsi un «lieu unique qui permette d'orienter et d'aider les jeunes».

Autre priorité du groupe : «la question du logement», qui est «l'un des premiers problèmes que rencontrent les jeunes» à Paris. Pour les aider, le plan d'urgence prévoit donc que «3.500 logements sociaux» en construction lors de cette mandature soient réservés ou proposés en priorité aux jeunes et aux étudiants.

La question des transports est aussi au centre du projet, puisque le groupe communiste souhaiterait élargir la gratuité des transports – aujourd'hui réservée au moins de 10 ans à Paris – à l'ensemble des 18-25 ans, et ce, «afin de favoriser leur mobilité».

Sonnette d'alarme face à une «génération sacrifiée»

Un plan d'urgence tel une sonnette d'alarme pour le groupe communiste, qui va également créer un centre municipal de santé dédié à la santé mentale des jeunes. «Nous souhaitons dire "attention", on est en pleine crise économique et sanitaire, et il y a un angle mort dont personne ne parle, ce sont les jeunes [...] qui n'ont pas pu aller en cours et avoir une vie sociale», continue Nicolas Bonnet-Ouladj, qui parle d'une «génération sacrifiée».

Si ce plan d'urgence a été voté par les élus parisiens, le sujet, «très politique» selon l'élu, de son financement ne sera quant à lui pas évoqué avant le vote du budget, à fin de l'année. «On vient d'apprendre que la maire de Paris est prête à mettre jusqu'à 184 millions d'euros pour la sécurité, combien est-elle prête à mettre pour les jeunes», conclut-il.

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