Le général François Lecointre, chef d’état-major des armées, va quitter son poste et sera remplacé par Thierry Burkhard, l’actuel chef d’état-major de l’Armée de terre.
Le général Lecointre quittera ses fonctions «après le 14 juillet», en accord avec Emmanuel Macron, à qui il avait exprimé son envie de partir «il y a plusieurs mois». «Le président de la République tient à saluer en lui le grand soldat, le chef militaire et le serviteur de l’État», a indiqué une source de l’Élysée à l’AFP.
Si Emmanuel Macron avait souhaité que le général Lecointre reste en poste plus longtemps, ce dernier a fait valoir l’argument du calendrier électoral pour justifier son départ : «Il n'est pas bon qu'un chef d'état-major des armées puisse être exactement aligné sur un mandat présidentiel», a-t-il déclaré, pour éviter tout «soupçon» de «l’absolue neutralité politique» des armées.
Des déclarations qui font échos à la tribune publiée il y a quelques semaines par d’anciens militaires à la retraite, qui dénonçaient le «délitement» de la France, créant un séisme politique. La ministre des Armées Florence Parly s'était dite «profondément choquée» par cette tribune. Elle était donc intervenue pour rappeler l’exigence de neutralité des soldats, et a vivement critiqué ce texte qui engageait «l’image des armées».
Six généraux signataires du texte ont par ailleurs été convoqués par le ministère pour comparaître devant un «conseil supérieur militaire».
Une décision qui intervient aussi lors d’un tournant dans la stratégie militaire française, alors qu’Emmanuel Macron a annoncé la fin de l’opération Barkhane après huit ans de présence militaire française au Sahel, entraînant la fermeture de plusieurs bases militaires et une réduction du nombre de soldats sur place. Un tournant stratégique que le successeur de François Lecointre, Thierry Burkhard, devra mettre en œuvre.