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Paca : l'écologiste Jean-Laurent Felizia se retire pour faire barrage au RN

Arrivé troisième au premier tour des régionales de ce dimanche 20 juin, Jean-Laurent Felizia, tête de liste écologiste en Provence-Alpes-Côte d'Azur (Paca), a annoncé qu'il se retirait avant le second tour pour faire barrage au Rassemblement national.

A l'issue du premier tour, et encore ce lundi matin, Jean-Laurent Felizia (avec son score de 16,89 %) avait pourtant assuré de son intention de se maintenir. «Je ne reculerai pas. Le sursaut républicain vaut mieux qu’un front républicain qui efface les écologistes et la gauche de tout le paysage politique régional», s'était-il défendu ce sur franceinfo, pour expliquer sa position.

Son revirement a d'ailleurs été critiqué jusque sur sa liste. Jean-Pierre Cervantes, tête de liste dans le Vaucluse, a fait part sur Twitter de sa «déception» face à ce retrait, qualifié de «grosse erreur politique». En abandonnant, les écologistes font en effet une croix sur de potentiels sièges au Conseil régional lors du mandat à venir. Ce qu'avait déjà fait la liste PS en 2015, conduisant à une assemblée régionale composée essentiellement d'élus de droite et d'extrême droite.

Mais en Paca, région où Thierry Mariani (Rassemblement national) est arrivé en tête avec 36,98 % des voix, devant la liste LR de Renaud Muselier (31,91 %), cette détermination à se maintenir au second tour apparaissait au mieux (au RN) comme du courage politique, au pire (chez LR et EELV) comme de l'entêtement insensé.

Julien Bayou vent debout

Sans surprise la charge la plus lourde était venue de son propre camp. Julien Bayou, le chef de file d’EELV, avait ainsi prévenu que «le risque Front national est trop élevé (en Paca)» et appelé «de nouveau à faire barrage». Puis, interrogé par plusieurs médias pour savoir si les Verts pourraient aller au-delà en excluant Jean-Laurent Felizia, Julien Bayou avait dit et répété «qu'il (le) sera, bien sûr, avec toutes les conclusions qui doivent être tirées».

«Pour nous écologistes, il n'est pas question de faire de Paca, de fait, la première région qui échoirait au Rassemblement national», s'était de son côté alarmée plus tôt la porte-parole des écologistes, Eva Sas. 

Même son de cloche du côté des Républicains à commencer par Renaud Muselier, bien sûr, et jusque dans la majorité LREM où Stanislas Guerini, patron de La république en Marche, avait estimé ce lundi matin que ce maintien constituait un «manque criant de responsabilité, dans une élection ou le risque de l’extrême-droite est avéré».

Le RN approuve

Sans surprise, du côté du Rassemblement national, on se félicitait au contraire largement du maintien de Jean-Laurent Felizia. Julien Odoul, tête de liste du RN en Bourgogne-Franche-Comté, avait ainsi estimé que son homologue en Paca, Thierry Mariani, avait «de bonnes chances» de l’emporter, avant d'ajouter qu'il n'y avait, selon lui, «aucune raison» que le candidat écologiste se retire.

Louis Alliot, maire RN de Perpignan, avait lui approuvé sur France 2 le choix du candidat de gauche de ne pas se retirer. «Ces fronts républicains, les Français n’en peuvent plus. J’espère bien qu’en Paca, ça ne fonctionnera pas».

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