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Un soldat indonésien condamné à 7 mois de prison pour homosexualité

Un soldat indonésien a été expulsé de l'armée et condamné à 7 mois de prison pour avoir eu une relation sexuelle avec un autre homme. [Ferenc Isza / AFP]

Un jeune soldat a été expulsé de l'armée indonésienne pour avoir eu une relation sexuelle avec un autre homme. Il a aussi écopé d'une peine de 7 mois de prison, le tribunal militaire estimant qu'il «portait atteinte à la réputation de l'armée».

«L'accusé avait été prévenu par ses supérieurs que tout comportement LGBT était interdit», détaille la décision datée du 15 juillet et rendue publique cette semaine. «Mais il a persisté.»

Le soldat de 29 ans, basé sur l'île de Bornéo, n'est pas le premier à être condamné pour homosexualité. Les règlements militaires indonésiens considèrent que les personnes LGBTQ ont des «comportements sexuels déviants». Au moins 15 policiers et soldats ont été démis de leurs fonctions pour cette raison en 2020, selon l'ONG Amnesty International. 

L'homosexualité est pourtant légale en Indonésie. Aucune loi ne criminalise les relations entre personnes du même sexe, sauf dans la province d'Aceh, la seule à suivre la charia (loi islamique). Mais de nombreux politiciens se servent des lois contre la pornographie, formulées de manière très ambigüe, pour faire condamner des personnes LGBTQ au nom de la «moralité publique». 

«Don't ask, don't tell»

La discrimination est encore plus forte au sein de l'armée, où les stéréotypes virils sont omniprésents. L'homosexualité y est restée taboue jusque très récemment, y compris dans d'autres pays que l'Indonésie. Par exemple, au Royaume-Uni, l'armée a pu renvoyer des soldats sous prétexte qu'ils étaient homosexuels jusqu'en 2000. Aux Etats-Unis, Barack Obama a fait abroger en 2011 la loi «Don't ask don't tell» («Ne demandez pas, n'en parlez pas»), qui interdisait aux militaires gays d'afficher leur homosexualité sous peine d'expulsion. 

En ce qui concerne la France, elle a été classée 10ème armée la plus tolérante du monde envers les LGBTQ par le Centre des études stratégiques de la Haye (HCSS) en 2014. La Nouvelle-Zélande occupait alors la première place. Même si la France est plutôt bien classée, de nombreux soldats continuent de rapporter les discriminations qu'ils subissent en raison de leur orientation sexuelle. Le rapport 2021 de l'association SOS Homophobie recoupe plusieurs témoignages. 

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