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RSA en Seine-Saint-Denis : pourquoi l’État reprend-il la main ?

Le Premier ministre Jean Castex a annoncé mardi 21 septembre la renationalisation de la gestion du revenu de solidarité active (RSA) dans le département de Seine-Saint-Denis. Une décision prise pour venir en aide au département francilien qui se trouve dans une situation financière fragile.

La Seine-Saint-Denis est en effet le département le plus pauvre de métropole. En 2018, son taux de pauvreté atteignait les 28,5% de la population locale, soit près du double de la moyenne nationale qui est, elle, de 14,8%, comme l'a rappelé le président socialiste du département, Stéphane Troussel. 

Mais la crise du Covid-19 est venue aggraver un peu plus cette pauvreté, alors même que les sommes versées au titre du RSA sont en partie financées par les départements. Ce faisant, l'Etat a donc décidé d'intervenir pour ôter une part du fardeau financier de la Seine-Saint-Denis, comme l'a annoncé Jean Castex lors d'un déplacement sur place.

Concrètement, à compter du début de l’année 2022 et pour une période expérimentale de cinq ans, l’Etat reprendra la gestion du RSA, c’est-à-dire qu’il prendra à sa charge la gestion de son financement. En contrepartie de cette renationalisation, la Seine-Saint-Denis s’engage à renforcer ses politiques d’insertion.

Un soulagement financier non négligeable

Dans un communiqué, le département a rappelé que pour l’année 2021 «le montant des dépenses liées au RSA en Seine-Saint-Denis est déjà de 570 millions euros», contre 551 millions en 2020 pour 101.000 bénéficiaires. Sur ces 551 millions, 220 étaient à la charge du département.

Dans la mesure où, «à compter de 2022, la dépense de RSA sera figée à 520 millions d'euros» et que les potentiels coûts supplémentaires seront pris en charge par l’Etat, cette renationalisation partielle permettra à la Seine-Saint-Denis d’économiser entre 50 et 70 millions d’euros en 2022. Une somme qui devra permettre de doubler les crédits alloués aux politiques d’insertion du département.

«L'expérimentation de la renationalisation du financement du RSA est le fruit de longues années de combat politique. Aujourd'hui, nous mettons fin à une injustice budgétaire qui nous faisait supporter près de 20 millions d’euros supplémentaires chaque année au titre du paiement du RSA», s'est réjouit Stéphane Troussel. En octobre 2020, Jean Castex avait ouvert la voie à cette renationalisation qui a donc abouti après près d’un an de négociation.

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