Ralentissements, arrêts de circulation ou encore défaillances techniques... Chaque année, ce sont 340 millions de minutes de perdues sur les trajets en train pour les 5 millions d’utilisateurs du réseau, selon une enquête de l’association de consommateurs UFC-Que choisir.
Menée depuis 2018 et publiée mardi 5 octobre, l’étude révèle que chacun des usagers du réseau ferroviaire français perd en moyenne 68 minutes par an – plus d’une heure par personne.
En cause : le manque d’entretien d’une partie des lignes ferroviaires, accru par des financements insuffisants.
Ce constat est d’autant plus visible sur les petites lignes : en 2019, le réseau de petites lignes en France était en moyenne âgé de 37 ans contre 29 pour le réseau national – et 70% des sections de voies de ces lignes avaient été ralenties (22% de leur longueur totale).
Un réseau dégradé
Pour l'UFC – Que choisir, le réseau est confronté à «des difficultés de financement et de gouvernance qui altèrent la qualité de service pour les consommateurs», particulièrement sur les petites lignes, explique l’association.
[#Transports] Pertinence de la politique publique d’investissement dans le #réseau #ferroviaire : un constat alarmant ! Retrouvez nos demandes aux pouvoirs publics afin de préserver un ferroviaire à la hauteur des attentes des consommateurs.
https://t.co/CPCFM2jLRZ#SNCF pic.twitter.com/NRTJq4belg— UFC-Que Choisir (@UFCquechoisir) October 5, 2021
Pour la structure, le réseau de trains, TER et Transiliens pâtit depuis quarante ans d’un manque d’investissement de l’État – et, cercle vicieux, souffre d’une fréquentation ferroviaire de plus en plus faible.
«La politique d’investissement menée depuis le début des années 1980» a privilégié «l’extension du réseau au détriment de l’entretien des infrastructures existantes», a relevé l’enquête.
Des investissements urgents
En 1980, un millier de kilomètres de voies était renouvelé. En 2005, seuls 500 km ont pu être rénovés. Conséquence : 23% du réseau dépasserait sa durée de vie optimale en 2019.
«La vétusté des infrastructures pèse ainsi sur la qualité de service, ce qui accélère la désaffection des usagers au profit de la voiture», s’inquiète encore l'UFC – Que choisir.
L’association appelle donc l’État à augmenter son soutien financier rapidement, afin de correspondre aux attentes des consommateurs lésés.