A quelques mois du premier tour des présidentielles, le 10 avril 2022, les Français sont déjà envahis de sondages. Mais peut-être mieux vaudrait-il les prendre avec des pincettes : les années passées, les résultats ne correspondaient pas toujours à ce à quoi l’on s’attendait…
Difficile de prédire, cet automne, le résultat du dépouillement des urnes présidentielles au printemps. Les sondages dépeignent une Marine Le Pen fragilisée par la montée en puissance d’Eric Zemmour et un nouveau mandat pour Emmanuel Macron...
Qu’annonçaient les sondages à six mois des précédentes élections présidentielles ?
2002 : la surprise Jean-Marie Le Pen
Souvenez-vous. Le 21 avril 2002, c’est la surprise générale : Jean-Marie Le Pen passe au second tour, avec 16,86% des voix, quelques points devant Lionel Jospin.
Retour en images sur le premier tour de la présidentielle, ce dimanche 21 avril 2002 : une soirée électorale historique. #Présidentielle2002https://t.co/MYHhcVtusP
— Rétro 2002 (@2002_retro) May 4, 2021
Le leader du Front national ne devait pourtant pas, d’après les sondages d’automne 2001, dépasser les 10%. L’Ipsos lui attribue 6%, un sondage de l’Ifop pour l’Express, 7%.
De son côté, Lionel Jospin frôle la victoire dans les sondages avec plus de 20% des intentions de vote. Le candidat socialiste terminera troisième sur le podium, et verra ses velléités de président balayées au profit de Jacques Chirac.
2007 : Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal au coude à coude
En octobre 2006, le mandat Nicolas Sarkozy paraît encore lointain. Si la plupart des sondages envisagent déjà la victoire du candidat UMP, d’autres accordent à Ségolène Royal quelques points d’avance…
© Mychele Daniau / AFP
Elle aurait même récolté, selon des enquêtes de l’institut CSA, 52% des intentions de vote au second tour. Elle n’en obtiendra que 47% au mois de mai.
2012 : Moi, président…
Pas de grande surprise côté sondages : à l’automne 2011, François Hollande est déjà donné vainqueur face à Nicolas Sarkozy. Il aurait pu obtenir, selon un sondage Ifop pour le JDD, jusqu’à 35% des intentions de vote au premier tour (25% pour Nicolas Sarkozy).
Le résultat sera tout autre : 28% pour François Hollande, 27% pour son concurrent.
Une marge moindre que les instituts n’avaient alors pas envisagée – même pour le second tour, où le candidat PS est crédité de plus de 60% des intentions de vote. Il obtiendra finalement 51,6% des scrutins.
2017 : Alain Juppé grand favori
Il y a 4 ans, difficile d’imaginer que le second tour verrait s’affronter Emmanuel Macron et Marine Le Pen. Alain Juppé, qui échoue aux primaires de la droite au profit de François Fillon, devait en effet en ressortir grand gagnant.
La plupart des sondages placent le politique en tête du premier tour, seul ou aux côtés de Marine Le Pen. François Fillon n’est, lui, même pas testé, et Emmanuel Macron n’obtient que 18% des intentions de vote.