Eric Zemmour bouscule plus que jamais le jeu politique. Alors qu'il n'est toujours pas officiellement candidat à l'élection présidentielle, un sondage Harris interactive pour le magazine économique Challenges donne le polémiste deuxième devant Marine Le Pen, le qualifiant potentiellement pour le second tour.
Dans le détail, Eric Zemmour se hisse à 17% des intentions de vote au premier tour quand la représentante du Rassemblement national tombe à 15%. Pour le polémiste, ce sont quatre points supplémentaires engrangés comparé à la semaine dernière. Emmanuel Macron arrive, lui, largement en tête des intentions de vote au premier tour (24%)
Reste qu'en quelques semaines, Eric Zemmour a réussi à dépasser ses nombreux adversaires à droite comme à gauche : Xavier Bertrand est crédité de 13% des voix dans ce nouveau sondage, Jean-Luc Mélenchon de 11%, Yannick Jadot et Anne Hidalgo de 6% chacun.
Intentions de vote Harris Interactive @Challenges Pour la 1ère fois @ZemmourEric (17%, +4) devance @MLP_officiel (15%, -1) et @xavierbertrand (13%, -1) @EmmanuelMacron toujours en tête (24%, +1) pic.twitter.com/OZedKPudf7
— Harris Interactive (@harrisint_fr) October 6, 2021
Sans surprise, l'absence potentielle de Marine Le Pen au second tour a d'emblée été particulièrement commentée. «On assiste à l’effondrement du cœur même de son électorat. Alors qu’elle parvenait à conserver une bonne partie de son électorat de 2017, les transferts en direction d’Eric Zemmour se sont accélérés, dans un phénomène de vases communicants», a analysé Jean-Daniel Lévy, directeur délégué de Harris Interactive.
Concernant la percée du polémiste, passant en moins d’un mois de 7% des intentions de vote à 17% aujourd’hui, le directeur de l’institut de sondage explique que «jamais nous n’avions assisté à une ascension aussi fulgurante en si peu de temps». L'électeur type est lui «assez âgé, plutôt aisé, avec un niveau d’information élevé, qui vote en connaissance de cause», a-t-il ajouté. Dans un scénario où Eric Zemmour arriverait au second tour, il s'inclinerait devant le président sortant, mais réaliserait une percée avec 45% des votes, contre 55% pour Emmanuel Macron.
En attendant, face à la montée en puissance du potentiel candidat, ses adversaires adoptent différentes stratégies.
A droite, on tente d'adopter son style de jeu, en reprenant certaines de ses idées. Marine Le Pen, Michel Barnier, Xavier Bertrand, Eric Ciotti ou encore Valérie Pécresse proposent tous maintenant un référendum sur l'immigration. Une proposition dont Eric Zemmour revendique la paternité.
Mais dans la majorité, on opte pour l'ennemification, la diabolisation, qui consiste à transformer un adversaire politique en ennemi politique.
