Le dernier compagnon de la Libération, Hubert Germain, est mort à l'âge de 101 ans, a annoncé ce mardi la ministre des Armées Florence Parly.
«Je voudrais d'abord vous informer du décès d'Hubert Germain, notre dernier compagnon vivant de la Libération (...) C'est un moment important de notre histoire», a ainsi annoncé Florence Parly lors d'une audition devant la commission de la Défense du Sénat.
La ministre @Florence_Parly annonce au Sénat le décès de Hubert Germain, dernier compagnon de la Libération pic.twitter.com/YaBF37bHzP
— Public Sénat (@publicsenat) October 12, 2021
L’Elysée a dans la foulée annoncé qu’Emmanuel Macron présidera le 11 novembre prochain la cérémonie d'inhumation qui se tiendra à l'Arc de Triomphe et au Mont-Valérien.
Ancien ministre de Georges Pompidou
Avant cela, ce vendredi, le chef de l'État rendra hommage au disparu lors d'une cérémonie qui se déroulera aux Invalides. Emmanuel Macron a salué Hubert Germain, qu'il a qualifié de «figure de proue de la France libre» ayant «incarné un siècle de liberté».
Pour mémoire, seules 1.038 personnes ont reçu le titre de compagnon de la Libération. En tant que dernier de ses représentants, Hubert Germain doit être inhumé au Mont-Valérien, principal lieu d'exécution des résistants durant la Seconde guerre mondiale.
Hubert Germain, le dernier des 1038 Compagnons de la Libération, est mort. Le Mont Valérien accueillera le corps de ce résistant de la première heure, héros de Bir Hakeim et du Débarquement de Provence, qui reconquit notre liberté et reconstruisit notre patrie. https://t.co/gEbpcr3VOk
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) October 12, 2021
Ancien député gaulliste et ministre de Georges Pompidou, Hubert Germain avait fêté le 6 août dernier son 101e anniversaire.
Fils d'un général des troupes coloniales, le résistant avait passé le concours d'entrée de l'école navale à Bordeaux au moment de la débâcle du printemps 1940. «Au bout de cinq minutes, je me suis dit: "Mais qu'est-ce que tu fais là?"», expliquait-il en 2018 à l'Agance France-Presse (AFP). «Je me suis levé en disant à l'examinateur: "Je pars faire la guerre"».
Décoré par le général de Gaulle en 1944
Il avait embarqué à Saint-Jean-de-Luz, à bord d'un navire transportant des soldats polonais à destination de l'Angleterre et était arrivé à Londres le 24 juin 1940. Il avait intégré la Légion étrangère et combattu en Syrie, en Libye où il était engagé dans les combats de Bir Hakeim, en Égypte, en Italie, en Provence, dans les Vosges et en Alsace. Il avait été blessé et décoré par le général de Gaulle fin juin 1944 en Italie.
Interrogé sur le fait de savoir s'il accepterait, le cas échéant, d'être inhumé dans la crypte du Mont-Valérien, Hubert Germain avait répondu par l'affirmative. Le dernier des Compagnons va donc être inhumé dans le caveau numéro 9, au centre de la crypte du Mémorial de la France combattante, à Suresnes (Hauts-de-Seine).
Ce monument au pied de la forteresse du Mont-Valérien avait été érigé en hommage aux Français combattants, résistants et déportés de la Seconde Guerre mondiale. Parmi ces illustres combattants, on peut citer Betty Albrecht, Raymond Anne, Diasso Kal Boutie, Alfred Touny et Renée Lévy.