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Sondages de l'Elysée : d'ex-proches de Nicolas Sarkozy jugés à partir de ce lundi

Philippe LOPEZ / AFP Protégé dans ce dossier par son immunité présidentielle, Nicolas Sarkozy a été cité comme témoin au procès. [Philippe LOPEZ / AFP]

Le procès de l'ancien secrétaire général Claude Guéant, l'ex-conseiller Patrick Buisson et quatre autres personnes dans l'affaire des sondages de l'Élysée commence ce lundi 18 octobre, dix ans après la fin du quinquennat de Nicolas Sarkozy.

Pendant quatre semaines, la 32e chambre du tribunal correctionnel de Paris va se plonger dans le fonctionnement du pouvoir lors du mandat de Nicolas Sarkozy, entre 2007 et 2012.

Protégé depuis l'origine dans ce dossier par son immunité présidentielle, Nicolas Sarkozy a été cité comme témoin au procès par l'association de lutte contre la corruption Anticor, à l'origine de l'affaire. Mais l'ancien chef de l'Etat ne se rendra pas au tribunal. Dans une lettre, ce dernier a indiqué qu'il n'entendait pas «déférer» à cette convocation et son entourage n'a pas souhaité s'exprimer.

Anticor avait porté plainte en 2010 après un rapport accusateur de la Cour des comptes en 2009. Dans son tout premier examen des finances de l’Élysée, la juridiction financière avait épinglé une convention signée avec Publifact, la société du conseiller venu de l'extrême droite, Patrick Buisson, devenu un proche de Nicolas Sarkozy.

Favoritisme, détournement de fonds,...

Les investigations judiciaires, débutées après trois ans de bataille procédurale, avaient ensuite été élargies à d'autres activités de communication. L'affaire avait jeté la lumière sur les multiples sondages qui auraient été payés par l’Élysée, traitant de la popularité du président, des réformes, questions d'actualité, échéances électorales, rivaux politiques, ministres ou encore de l'image de la nouvelle Première dame, Carla Bruni. Le contenu et le nombre de ces études ne sont cependant pas l'objet de poursuites au procès qui s'ouvre lundi.

Ce qui est mis en cause lors de ces audiences à venir : d'un côté, des contrats de communication signés avec les sociétés de Patrick Buisson et du politiste Pierre Giacometti et de l'autre, des commandes directes de sondages entre 2007 et 2009 auprès de plusieurs instituts, en particulier Ipsos. Représentant au total 7,5 millions d'euros, ces dépenses auraient été réalisées en l'absence de publicité et d'appel d'offres, ce qui signerait, pour le Parquet national financier (PNF), du favoritisme.

De son côté, Patrick Buisson est soupçonné de détournement de fonds publics. Il aurait été rémunéré 10.000 euros par mois pour une mission de conseil. Le lobbyiste aurait pu aussi livrer des sondages à sa libre appréciation. Entre 2007 et 2009, l'accusation en a compté 235, achetés puis revendus avec des marges de 65 à 71 %, pour un bénéfice d'1,4 million d'euros.

Patrick Buisson sera aussi jugé pour abus de biens sociaux, pour avoir fait supporter près de 180.000 euros de dépenses personnelles à ses entreprises, ce qu'il conteste.

Et du côté présidence, l'ex-bras droit de Nicolas Sarkozy, Claude Guéant, est également poursuivi pour favoritisme et détournement de fonds publics par négligence, comme Emmanuelle Mignon, ex-directrice de cabinet.

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