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Sciences Po Grenoble : la direction dénonce une décision «politique» après la suspension de financements régionaux par Laurent Wauquiez

Sciences Po Grenoble est depuis un an le théâtre d'une vive polémique. [JEAN-PHILIPPE KSIAZEK / AFP]

La direction de Sciences Po Grenoble regrette la décision «politique» du président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez, de suspendre les financements de la collectivité à l'IEP.

La décision est intervenue après que Klaus Kinzler, un professeur d'allemand accusé d'«islamophobie» en début d'année, a été suspendu quatre mois de ses fonctions lundi 20 décembre. La direction de l'IEP reproche à l'enseignant d'avoir tenu des «propos diffamatoires» dans des interviews accordées début décembre à différents médias.

Qualifiant la mesure de Laurent Wauquiez de «regrettable», la direction de l'IEP précise dans un communiqué ce mardi que «le soutien financier de la Région (...) ne consiste pas en des subventions mais essentiellement en l'attribution de bourses aux étudiants». «Cette décision semble par ailleurs motivée par un motif politique», ajoute le texte, qui appelle le président de la région à «revenir sur sa décision dans l’intérêt des étudiants».

«L’IEP de Grenoble-UGA fait désormais l’objet d’accusations ineptes de 'dérive idéologique et communautariste', de 'wokisme' ou encore de 'cancel culture', qui n’ont aucun fondement», assure la direction. 

Une polémique sur fond d'«islamophobie»

La décision de Laurent Wauquiez a notamment été salué par Marine Le Pen et Eric Zemmour, deux candidats à l'élection présidentielle. Au Conseil régional d'Auvergne-Rhône-Alpes, l'opposition écologiste s'est inquiétée «des dérives extrémistes de Monsieur Wauquiez», l'accusant dans un communiqué de «jouer aux inquisiteurs avec les encouragements d'Eric Zemmour».

Pour rappel, l'affaire est née fin 2020 quand Klaus Kinzler avait critiqué dans un mail une journée de débats intitulée «racisme, antisémitisme et islamophobie», en contestant le fait de mettre ces trois notions sur un pied d'égalité et en remettant en cause la scientificité du terme «islamophobie».

Le 4 mars, le professeur avait été, avec un autre enseignant, la cible d'affiches l'accusant d'«islamophobie» placardées par des étudiants à l'entrée de l'IEP et relayées sur les réseaux sociaux par des syndicats.

A l'époque, la direction avait condamné «très clairement» ces affiches, tout en estimant que la façon dont Klaus Kinzler parlait de l'islam était «extrêmement problématique». Ce mardi, la direction estime s'être tenue «sans réserve» aux côtés des deux professeurs incriminés et avoir pris «les mesures nécessaires» pour leur sécurité.

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