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Omicron : l’hôpital bientôt en grande difficulté, alerte Martin Hirsch

Le directeur de l'AP-HP prévoit des moments difficiles à l'hôpital dans les jours à venir. [GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP]

Face à la flambée des cas du variant Omicron du coronavirus et devant la pénurie de soignants qu’elle va également entraîner, le directeur général de l'Assistance publique - Hôpitaux de Paris (AP-HP), Martin Hirsch, a prévenu ce jeudi que «ça va tanguer» à l’hôpital.

Le variant Delta continue «d'entraîner de nombreuses admissions», tandis que la vague Omicron, variant plus contagieux selon l'OMS, monte en puissance. Si les formes sont plutôt «légères, (…) nous constatons qu'il frappe déjà un grand nombre de soignants, (...) le taux d'absentéisme augmente fortement, avec des arrêts maladie qui se multiplient et aucune équipe complète», a-t-il expliqué aux Echos.

Martin Hirsch a également tenu à faire la comparaison avec l'Angleterre, où l'épidémie a quelques jours d'avance sur la France. «Avec Omicron, 25% de leurs soignants avaient été arrêtés. Cela n'a plus rien à voir avec la première vague», marquée par un absentéisme autour de 11%, a-t-il soutenu.

C'est «un peu comme si Omicron menaçait de retirer 1.000 à 1.500 infirmiers de nos établissements - sachant qu'il en manque déjà autant», a-t-il poursuivi, affirmant que les quinze prochains jours seront cruciaux. Selon lui, des déprogrammations supplémentaires pourraient survenir, «en chirurgie comme en médecine, sauf indications vitales et transplantations». Une consigne ministérielle prévoit déjà, pour éviter la pénurie, que les soignants «positifs mais asymptomatiques» continuent de travailler.

«75% des patients en réanimation n'ont soit pas de vaccin, soit une seule dose»

Avec 700 personnes en soins critiques en Ile-de-France actuellement, Martin Hirsch s’inquiète d’un nombre qui continuera d’augmenter, pour atteindre  830 à 1.000 malades concernés au 7 janvier. Or, «75% des patients en réanimation n'ont soit pas de vaccin, soit une seule dose», a-t-il précisé.

Le directeur de l’AP-HP a aussi déploré « l’absence de médecine de ville », alors que des pathologies hivernales habituelles viennent alourdir la pression sur le système : «impossible de faire venir un médecin à domicile en ce moment, et donc Samu et urgences sont sursollicitées».

Pour rappel, le seuil de 200.000 nouveaux cas en 24 heures a été dépassé en France jeudi, pour la deuxième journée consécutive.

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