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Grève : les 4 principales raisons de la colère à l’hôpital

Le nombre de lits d’hospitalisation a chuté de 468.000 en 2003 à 393.000 en 2019. [ALAIN JOCARD / AFP]

A l’initiative de la CGT Santé Action Sociale, une journée nationale de mobilisation aura lieu ce mardi 11 janvier pour l’ensemble des professionnels du secteur hospitalier, sanitaire et médico-social.

A Paris, la manifestation nationale organisée ce mardi pour l’ensemble du secteur partira à 13h30 de l’hôpital Cochin/Port Royale pour prendre la direction de Varennes. Au préalable, une demande d’audience unitaire sera formulée par la CGT au président de la République et au Premier ministre.

En cette période de pandémie, où les travailleurs du domaine ont été particulièrement mis à l’épreuve, la CGT Santé Action Sociale réclame des mesures fortes sur le plan financier et organisationnel.

Une augmentation salariale

Les augmentations salariales annoncées l’an dernier lors du Ségur de la Santé ont été jugées «insuffisantes» par les organisations syndicales du secteur, rappelant que la France est toujours à la traîne au sujet de la rémunération des professionnels de la santé sur le plan européen.

Selon les statistiques de l’OCDE sur la santé en 2019, la France se classait au 28e rang sur 33 pays développés concernant le salaire des infirmières à l’hôpital par rapport au salaire moyen national. Ces dernières étaient rémunérées 6% de moins que la moyenne des travailleurs de l’Hexagone il y a deux ans.

Une réduction du temps de travail et un effort sur les retraites

Fixé à 35 heures par semaine dans un décret datant de janvier 2002, le temps de travail dans la fonction publique hospitalière n’a pas cessé de faire débat ces dernières années, bien avant la situation de crise vécue dans les hôpitaux français avec la pandémie.

Le 14 décembre dernier, la CGT Santé Action Sociale a formulé une demande de réduction du temps de travail hebdomadaire à 32 heures pour chaque membre du personnel hospitalier. Cette solution permettrait de mettre en place un plus grand roulement entre l’ensemble des travailleurs et favoriserait l’embauche dans ce secteur, actuellement en forte recherche de main-d’œuvre.

D’un autre côté, l’organisation syndicale a revendiqué une prise en compte de la pénibilité des emplois du monde hospitalier dans le calcul des retraites afin d’obtenir une gratification plus représentative en fin de carrière du travail difficile effectué sur le terrain.

Plus de moyens mis à disposition

Dans son édition 2021 de l’ouvrage «Les établissements de santé», la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) a affirmé que le nombre de lits d’hospitalisation a chuté de 468.000 en 2003 à 393.000 en 2019, soit une baisse de 16%, chiffrée à 75.000 lits en moins en seize ans.

La CGT Santé Action Sociale, dans son appel à la grève formulé le 14 décembre 2020 pour un mouvement de contestation prévu ce mardi, a critiqué la future Loi de Financement de la Sécurité Sociale 2022, qui prévoit de faire «des millions d’euros d’économies sur l’Hôpital (…) avec des fermetures de lits et des suppressions de postes».

La reconnaissance du Covid comme maladie professionnelle

L’organisation syndicale a également déploré une annonce faite par le gouvernement et qui ne s’est pas traduite dans les faits. En raison de la situation épidémique, tous les soignants atteints du Covid-19 devaient obtenir la reconnaissance du virus en maladie professionnelle.

Or, seul le personnel placé sous assistance respiratoire est pour le moment reconnu comme tel, ce qui représente selon eux 1% du secteur total en raison de la dangerosité moindre du variant Omicron. La CGT Santé Action Sociale entend donc inclure l’ensemble du personnel contaminé dans ce dispositif, comme cela était prévu par le gouvernement à l’origine.

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