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Une université croate veut former des médecins à Orléans, suscitant l'inquiétude

Depuis plusieurs jours, l’accord passé entre la municipalité de la ville d’Orléans (Loiret) et la faculté de médecine de Zagreb, en Croatie, fait débat. Les universités d’Orléans et de Tours regrettent de «ne pas avoir été associées à cette démarche», dans un communiqué de presse du 28 janvier dernier.

Cet accord qui a pour but de former une cinquantaine d’étudiants en médecine d’Orléans et du Loiret, «se fera sur concours d’entrée obligatoire à Zagreb, avec un enseignement bilingue à majorité anglais». Cette formation se déroulera par visioconférence, et les cours seront dispensés «par des professeurs de la faculté de médecine de Zagreb, ainsi que par des médecins du Centre hospitalier régional d’Orléans».

Les universités d'Orléans et de Tours craignent une «formation au rabais» et une «sélection par l'argent». «L'université de Zagreb est connue pour accueillir des étudiant.e.s étranger.e.s, pour un enseignement en anglais payant», soulignent-elles en ce sens. 

«Le coût sera d'environ 10.000 euros, mais nous intégrons le prix d'une prépa privée car nous voulons que tout le monde passe en deuxième année», a de son côté assuré Florent Montillot, adjoint à la mairie d'Orléans en charge de la santé. 

«Le choix de la faculté de médecine de Zagreb est important, tout d’abord parce que les diplômes délivrés sont reconnus au niveau européen donc en France, par ailleurs, la faculté est brevetée High Quality, gage supplémentaire du niveau d’enseignement», a-t-il également défendu, selon Orléans Métropole.

Une solution contre les déserts médicaux

Ce partenariat vise à lutter contre les déserts médicaux, argue, par ailleurs, la municipalité. L’accord prévoit en effet «qu’à l’issue du cursus et en contrepartie d’un soutien financier de la Ville d’Orléans sous la forme d’une bourse, l’étudiant s’engagera à s’implanter pendant une durée d’au moins cinq ans à Orléans».

Ainsi le maire d’Orléans, Serge Grouard, a estimé sur Twitter le 27 janvier dernier que l'accord «apporte une solution qui permettra de former davantage de médecins pour leur territoire, face à une désertification médicale qui va perdurer».

Le Loiret fait face en effet à une pénurie de médecins : le département compte 63,7 généralistes pour 100.000 habitants, contre une moyenne nationale de 123,8. 

Pour les universités d'Orléans et de Tours, au contraire, cette solution ne répond «en rien» au sujet délicat de la désertification médicale. «Nous souhaitons que les collectivités territoriales soutiennent le service public et puissent massivement investir dans les formations portées par les universités françaises plutôt que de financer sur des fonds publics des formations privées», soulignent-elles. 

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