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Guerre en Ukraine : face à la menace d'un choc pétrolier, Emmanuel Macron n'exclut «aucune mesure» d'économies d'énergie

En marge d'un déplacement dans un centre d'accueil de réfugiés du Maine-et-Loire, Emmanuel Macron est revenu, ce mardi 15 mars, sur la menace d'un choc pétrolier qui plane sur la France, répercussion indirecte de la guerre en Ukraine. A cet égard, le président de la République a indiqué qu'il n'excluait «aucune mesure» d'économies d'énergie pour y faire face.

S'exprimant face aux journalistes, flanqué des ministres Marlène Schiappa (Citoyenneté) et Gérald Darmanin (Intérieur), Emmanuel Macron a d'abord introduit son propos en soulignant que son gouvernement avait pris «des mesures de soutien au pouvoir d’achat à court terme».

Parmi elles, on peut notamment penser à la prime inflation, la remise de 15 centimes sur le litre de carburant à partir du 1er avril, le dégel du point d'indice des fonctionnaires annoncé la veille, ou encore un plan d'aide à venir dit «Résilience» pour les entreprises les plus touchées par les conséquences économiques du conflit entre l'Ukraine et la Russie.

Mais le chef de l'Etat a aussitôt averti que «la situation allait maintenant continuer d’évoluer». «Nous devons nous préparer (...) à tous les scénarios (...). Nous sommes en train de regarder les voies de substitution pour trouver d’autres acheteurs à court terme et pour accélérer notre transition et réduire notre consommation de manière choisie Nous allons accélérer les rénovations (de logement), des changements de parcs de véhicules, etc.»

«Nous ne savons pas comment le conflit va évoluer»

Des mesures sans doute bienvenues pour se prémunir d'éventuelles coupes dans l'approvisionnement en gaz et en pétrole russes mais qui pourraient ne pas suffire. «Je pense qu’il ne faut rien exclure aujourd’hui à l’ensemble des dispositifs que nous aurions à mobiliser parce que nous ne savons pas comment le conflit va continuer d’évoluer», a insisté Emmanuel Macron.

Pour le président-candidat, il est en effet «clair que si nous voulons être dissuasifs, nous ne devons exclure aucune forme de sanction, car la nature de la conflictualité est telle que des représailles, économique et énergétique peuvent aussi donner lieu à des baisses de livraison et donc nous devons nous mettre en capacité de nous organiser pour moins dépendre (de la Russie).»

Et de conclure : «Cela peut donc faire partie plutôt d'une forme de recommandation dans un premier temps», a-t-il dit ne fermant pas la voie à des mesures plus drastiques, voire imposées, «mais évidemment tout cela nous allons l’anticiper, l’organiser et le concerter».

Cette déclaration d'Emmanuel Macron, à la fois rassurante et méfiante, ravive quelque peu le spectre d'un choc pétrolier similaire ou pire encore à celui qu'avait connu la France en 1973. Déclenché par plusieurs facteurs, parmi lesquels une dévaluation du dollar et la guerre du Kippour en Israël, il s'était là aussi traduit par des hausses impressionnantes du prix de l'essence à la pompe. Pour le contrer, les autorités de l'époque avaient incité les Français à faire des économies d'énergie, parfois en donnant l'exemple par des coupures d'électricité ciblées. De même, le choc pétrolier de 1973 avait contraint les émissions de l'ORTF, le service public de radio et de télévision, à s'arrêter à 23 h, là encore pour faire des économies d'énergie.

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