Federico Martin Aramburu, ex-international de rugby argentin de 42 ans, a été tué par balles samedi 19 mars au matin après une altercation dans un bar du boulevard Saint-Germain, dans le 6e arrondissement de Paris. Recherché par la police, le militant d'extrême-droite Loïk Le Priol, 27 ans, avait été interpellé en Hongrie. Le tribunal de Budapest a annoncé, le 25 mars, qu'il sera remis aux autorités françaises «dans un délai de dix jours».
Connu pour sa radicalité et sa violence, Le Priol a été membre du syndicat étudiant et groupuscule d'extrême-droite GUD, devenu «Bastion social» en 2017 et dissous en 2019.
Les Zouaves Paris, dissous après les violences au meeting d'Eric Zemmour à Villepinte, se revendiquent comme les héritiers de ce groupe.
Cet ancrage à l'ultradroite lui vaut d'être «fiché S» par la Direction générale de la sécurité intérieure DGSI), selon les informations de France 2.
Le principal suspect du meurtre de Federico Martin Aramburu, ancien international et joueur du @BOPBweb, est un militant d’extrême droite, confirme l’@afpfr. https://t.co/1rtByhgPDP
Son nom: Loik Le Priol. Ses méthodes dans cette enquête @Mediaparthttps://t.co/MtNz3W2GmD pic.twitter.com/aguoaJAxxT— Antton Rouget (@AnttonRouget) March 21, 2022
Formé à l’École des mousses de la Marine nationale à Brest, Loïk Le Priol avait suivi la filière des commandos marine, l'élite opérationnelle de la Marine nationale, avant d'être affecté au commando de Montfort avec lequel il avait participé à plusieurs opérations extérieures au Mali et à Djibouti entre 2013 et 2015.
Rapatrié en France en juillet 2015, en état de stress post-traumatique, il avait été ensuite radié de l'armée en raison de son comportement violent.
connu pour une affaire de réglement de compte
L'ex-militaire s'était ensuite reconverti en lançant en 2016 la marque de vêtements identitaire «Babtou Solide», en référence au mot «toubab», le nom donné en Afrique aux personnes blanches.
En 2016, plusieurs vidéos révélées par Mediapart et analysées par Streetpress le montraient en train de déshabiller, frapper et humilier un ancien camarade du GUD avec quatre complices. Après dix jours de détention provisoire, le militant nationaliste avait été remis en liberté contre le versement d’une caution.
Il doit comparaître devant un tribunal correction le 1er juin pour cette affaire, tout comme Romain Bouvier, l'homme arrêté dans le Sarthe et suspecté d'avoir pris part au meurtre de Martin Aramburu.
Selon Streetpress, Loïk Le Priol et Romain Bouvier sont également responsables d'une violente agression à la sortie d'une boîte de nuit en 2015.