En direct
A suivre

Notre-Dame de Paris : où en sont les travaux, trois ans après l'incendie ?

Le chantier ne sera sûrement pas terminé pour 2024, mais cela n’empêchera pas la réouverture au public de la cathédrale. Le chantier ne sera sûrement pas terminé pour 2024, mais cela n’empêchera pas la réouverture au public de la cathédrale.[© THOMAS COEX / AFP]

Trois ans jour pour jour après l'incendie survenu le 15 avril 2019, qui a partiellement détruit Notre-Dame de Paris, qu'en est-il de sa restauration ? Si la phase de sécurisation et de consolidation de la cathédrale est bien achevée, les grands travaux de reconstruction vont maintenant pouvoir débuter. Point d'étape.

«La cathédrale est désormais entièrement consolidée et sécurisée», a ainsi communiqué l'Etablissement public chargé de la conservation et de la restauration de la cathédrale Notre-Dame de Paris lors d'un point de situation, trois ans après l'incendie, qui souligne que «les travaux de restauration commenceront à l’intérieur de la cathédrale dans les prochaines semaines».

Des opérations déjà en cours

En attendant, plusieurs «opérations préparatoires à la restauration» sont actuellement en cours à l'intérieur de la cathédrale pour commencer les travaux de reconstruction à proprement parler. Parmi elles, «le dépoussiérage global des intérieurs (voûtes, murs, sols)», «le dessalement des voûtes» ainsi que «le curage des réseaux techniques».

En parallèle, certaines opérations de restauration ont déjà commencé «hors les murs», à l'instar de l'extraction des pierres nécessaires à la reconstruction des arcs des voûtes, qui va continuer tout au long de l'année dans une carrière de l’Oise, le nettoyage approfondi et la restauration du grand orgue, dans trois ateliers en Corrèze, dans l’Hérault et dans le Vaucluse.

Mais aussi la restauration des 22 peintures de grands formats datant des XVIIe et XVIIIe siècles de la cathédrale, dont les treize Mays commandés par la corporation des Orfèvres parisiens. Tout comme le sciage des 1.000 chênes nécessaires à la restitution de la flèche et du transept dans 45 scieries, partout en France.

Les grandes échéances de 2022

Quant aux opérations à venir cette année à l'intérieur de la cathédrale, elles consistent notamment à couler une chape de ciment, qui sera recouverte d'un plancher provisoire, à la croisée du transept pour permettre l'installation d'un échafaudage qui culminera jusqu'aux voûtes.

«Cela représente entre 300 à 500 tonnes d'échafaudages», explique Mgr Patrick Chauvet, le recteur-archiprêtre de la cathédrale, qui énumère les grandes échéances de 2022 : «finir de boucher le trou au sol», «monter le nouvel échafaudage» et «s'attaquer à la consolidation des voûtes et à la reconstruction de la grande voûte, de la charpente et enfin, de la flèche».

«On continuera ensuite de nettoyer la cathédrale, où finalement très peu de choses ont été abîmées», poursuit-il, soulignant que «le côté positif» de ce drame était qu'il allait quand même permettre «de nettoyer la cathédrale, comme on ne l'avait jamais fait».

Il faudra néanmoins attendre le printemps prochain, en 2023, pour commencer à voir la flèche s'élever dans le ciel parisien. Une flèche qui – comme l'a tranché l'Etat – «sera reconstruite à l'identique, au centimètre près. Et dans les mêmes matériaux».

Un chantier terminé pour 2024 ?

Emmanuel Macron l'a promis : la cathédrale Notre-Dame de Paris devra être rendu au culte en 2024. «Cinq ans, cela voudra dire le 16 avril 2024. Est-ce que ce sera cette date ou une autre ? Je souhaite dans tous les cas que cela soit le plus vite possible. Mais cela pourra être aussi en décembre 2024», avance Mgr Patrick Chauvet.

Quoi qu'il en soit, plusieurs hypothèses sont envisagées au sujet de cette réouverture : celle de rouvrir seulement la cathédrale lors de célébrations religieuses ou encore celle de rouvrir la cathédrale au culte et aux visiteurs laïcs mais pas intégralement. Car une chose est sûre, il restera encore beaucoup à faire après 2024.

Un avis partagé par Christophe-Charles Rousselot, le délégué général de la Fondation Notre-Dame, qui gère – entre autres – les finances du réaménagement intérieur de la cathédrale. Lui affirme qu'«une partie» seulement de ce réaménagement «sera prête pour 2024» et évoque même la possibilité que le chœur et le transept soient rendus au culte, mais pas le reste.

«C'est inimaginable et impossible de rendre toute la cathédrale au culte en 2024», affirme-t-il, argumentant que «la restauration de 12 chapelles du déambulatoire» allait par exemple «prendre des années». 

Alors «une messe célébrée le 8 décembre 2024, à l'occasion de la fête de l'Immaculée Conception ? Promesse tenue, oui, mais dans quelles conditions ?», s'interroge Christophe-Charles Rousselot, qui se rappelle la cathédrale de Nantes, restée «coupée en deux pendant 10 ans» après son incendie en 1972.

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités